Les autorités de transition dominées par les militaires ont annoncé la dissolution d’un mouvement critique à leur égard auquel elles reprochent « des agissements de nature à troubler l’ordre publique » et attentatoires « à l’unité nationale », selon un communiqué du conseil des ministres.
« La coordination des organisations de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali » est formée de partis et d’organisations de la société civile comme la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’influent imam Mahmoud Dicko (CMAS), dissoute elle aussi début mars.
Elle « s’illustre en permanence par des agissements ostentatoires de nature à troubler l’ordre publique, à porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et à l’unité nationale » et par conséquent « est dissoute », affirme le gouvernement dans le communiqué du conseil des ministres.
La junte au Mali a opéré ces derniers jours un nouveau tour de vis se traduisant notamment par la suspension des activités des partis et associations à caractère politique et l’interdiction aux médias de couvrir leurs activités.
Ces restrictions surviennent après que les militaires ont manqué à leurs engagements d’organiser une élection présidentielle en février avant de céder la place.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et à une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont opéré une réorientation stratégique, rompant la vieille alliance avec la France et se tournant militairement et politiquement vers la Russie.