Une conférence internationale s’ouvre ce lundi (15.04.24) à Paris sur le Soudan, un an après le début de la guerre, avec l’espoir de réveiller la mobilisation sur « une crise oubliée » aux conséquences humanitaires catastrophiques et aux risques géopolitiques majeurs.
La réunion, co-présidée notamment par l’Allemagne, associera un volet politique, au niveau ministériel, pour essayer de trouver des portes de sortie au conflit, un volet humanitaire pour mobiliser les dons et faire entrer massivement de l’aide dans ce pays dévasté de la Corne de l’Afrique, ainsi qu’une réunion d’une quarantaine de membres de la société civile soudanaise, alors que l’attention internationale est plus sur Gaza et sur l’Ukraine que sur le Soudan.
Le risque d’éclatement du Soudan
La guerre au Soudan a éclaté le 15 avril 2023 entre les forces loyales au chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane et celles de Mohamed Hamdane Daglo, son ancien adjoint et commandant des forces paramilitaires de soutien rapide. Le conflit a fait des milliers de morts et provoqué une catastrophe humanitaire.
Plus de 3,4 millions de personnes ont un besoin « urgent » d’une réponse humanitaire au Tchad, selon Action contre la faim (ACF), conséquence de l’afflux massif de réfugiés fuyant la guerre au Soudan.
La guerre a poussé environ 1,8 million de personnes à quitter le pays et provoqué au moins 6,7 millions de déplacés internes.
Déficit de financement de l’action humanitaire
L’an dernier l’appel humanitaire des Nations unies n’a été financé qu’à moitié. Cette année, c’est 5% » seulement qui ont été financés, sur les 3,8 milliards d’euros demandés.
La réunion politique, à huis clos, rassemblera notamment des ministres des voisins du Soudan (Tchad, Libye, Kenya, Djibouti, Soudan du Sud, Egypte, Ethiopie), du Golfe (Emirats arabes unis, Arabie Saoudite) et de puissances occidentales (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Norvège).
Des organisations régionales comme l’Union africaine, la Ligue arabe et l’Igad, le bloc des pays est-africains, seront également présentes aux côtés d’agences de l’ONU.
Le projet est « d’adopter une déclaration de principe et de faire le point sur les différentes initiatives de paix », a précisé le Quai d’Orsay.
Dans le même temps, une quarantaine d’acteurs de la société civile soudanaise se rassembleront à l’Institut du monde arabe, dans la capitale française.
Militants, syndicalistes, chercheurs, journalistes, représentants du monde des affaires, chefs traditionnels, responsables politiques et religieux soudanais, pour beaucoup en exil, disposeront d’un « espace pour parler du processus de paix et de l’après-guerre ».