La justice a annulé une récente décision de la commission électorale prononçant l’exclusion de l’ancien chef de l’Etat du scrutin prévu le 29 mai.
L’ex-président Jacob Zuma sera candidat aux élections législatives en Afrique du Sud, la justice ayant annulé, mardi 9 avril, une récente décision de la commission électorale (IEC) prononçant son exclusion du scrutin. « Le recours en appel est accepté », a tranché le tribunal électoral dans une décision consultée par l’Agence France-Presse. Les Sud-Africains voteront le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président. Fin mars, l’IEC avait contrarié les velléités de Jacob Zuma, 81 ans, en invalidant sa candidature. Son parti avait saisi la justice mardi 2 avril pour faire annuler cette décision.
Jacob Zuma est candidat sur la liste du petit parti radical récemment créé Le Fer de lance de la nation (Umkhonto we Sizwe, MK). Ancien pilier du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis trente ans, cet acteur majeur de la lutte contre l’apartheid avait créé la surprise en annonçant en décembre 2023 soutenir le MK. L’ANC, embourbé dans les affaires et tenu pour responsable d’une économie plombée par un chômage endémique et une pauvreté croissante, craint de perdre pour la première fois sa majorité parlementaire et d’être contraint de former un gouvernement de coalition.
L’IEC n’a pas clairement expliqué les motifs de l’exclusion Zuma
La commission s’était contentée de rappeler les conditions d’éligibilité prévues par la Constitution et soulignant notamment qu’une personne condamnée à une peine de prison supérieure à douze mois ne peut se présenter. Encore poursuivi pour corruption, l’ancien président (2009-2018) avait été condamné en 2021 à quinze mois de prison pour outrage.
Il avait été remis en liberté conditionnelle moins de trois mois après son incarcération pour raisons de santé. La plus haute juridiction du pays avait ensuite estimé que Jacob Zuma devait retourner en prison, mais l’actuel président, Cyril Ramaphosa, avait finalement prononcé une remise de peine. Lors d’une audience à Johannesburg, lundi, l’avocat du MK a tenté de faire valoir que « la peine finale, suite à la remise de peine, est de trois mois ». Les listes définitives des candidats doivent être publiées mercredi.