Plus de 80 partis politiques et organisations de la société civile au Mali réclament l’organisation « dans les meilleurs délais » d’une élection présidentielle et la fin de la transition dans ce pays sahélien dirigé par une junte depuis 2020.
Ils soulignent tous, dans deux communiqués distincts, que la durée de la transition a pris fin le 26 mars dernier.
Un premier groupe formé d’associations et de partis politiques au Mali « demande aux autorités en place, au regard du vide juridique et institutionnel (…) de créer les conditions d’une concertation rapide et inclusive, pour la mise en place d’une architecture institutionnelle, à l’effet d’organiser, dans les meilleurs délais l’élection présidentielle », selon les termes d’un communiqué publié dimanche soir.
Les signataires du communiqué ajoutent qu’ils auront recours à « toutes les voies légales et légitimes, pour le retour » du Mali « à « l’ordre constitutionnel normal et dans le concert des Nations, gage de la stabilité politique ».
De son côté, le Réseau des défenseurs des droits humains au Mali (RDDHM) qui regroupe une cinquantaine d’organisations locales, a lancé, dans un autre communiqué, le même appel à la junte.
« Le pays traverse des difficultés énormes et la transition n’a pas vocation à régler tous les problèmes du pays. Il est temps de sortir de cette impasse, d’autant plus que le dernier report de la transition a expiré le 26 mars », souligne son président Souleymane Camara, qui appelle à un retour de « l’ordre constitutionnel ».
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait décrété en juin 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils à l’issue d’une période dite de transition s’achevant le 26 mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année.
Les militaires ont depuis annoncé le report de la présidentielle à une date toujours inconnue. Ils n’ont donné aucune nouvelle indication quant à leurs intentions après le 26 mars.
Les expressions d’opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l’unité nationale et les mesures répressives.
Depuis le putsch d’août 2020, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est évertuée en vain à limiter au maximum le maintien des militaires au pouvoir. La junte a annoncé le retrait du Mali de la Cedeao.