Plus de 1.400 nigérians, majoritairement des femmes et des enfants fuyant des exactions des bandes armées, ont trouvé refuge en fin de semaine dernière dans des villages de la région de Maradi, dans le centre-sud, près du Nigeria, selon le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
L’agence onusienne indique jeudi qu’il s’agit du « premier mouvement d’ampleur » de réfugiés nigérians observé depuis le début de l’année vers Maradi, qui compte déjà plus de 46.000 réfugiés nigérians ayant fui des violences, d’après les chiffres officiels.
Ces nouveaux déplacements forcés font suite à « des violences » entre des groupes d’auto-défense et des groupes armés entre le 15 et le 17 mars dans la commune d’Isa, voisine du Niger, précise OCHA.
Les groupes armés, auteurs d’atrocités depuis des années entre les deux Etats, avaient donné « un ultimatum de 72 heures » aux habitants d’Isa pour quitter leurs maisons, souligne-t-elle.
La semaine dernière, 1.417 personnes se sont ainsi installées dans trois villages de Guidan Roumdji, un département de la région de Maradi limitrophe du Nigeria.
OCHA assure que le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) leur a fourni une assistance d’urgence (nourriture et abris…) et s’active pour relocaliser certains d’entre eux sur des sites éloignés de la frontière pour « des raisons sécuritaires ».
L’insécurité persistante entrave les opérations d’assistance aux réfugiés qui s’installent sur les bandes frontières où les déplacements ne sont possibles que sous escortes militaires.
A Bassira, une localité du département, quatre soldats nigériens d’une opération antiterroriste avaient été tués fin février dans une attaque contre leur position par des hommes armés sur des motos.
L’attaque est survenue à proximité de sites abritant des réfugiés nigérians qui fuyaient les exactions de ces bandes armées.
La frontière entre le Niger et le Nigeria est devenue le « sanctuaire » de celles-ci, implantées au coeur d’une forêt dense, selon les autorités du Niger, où un régime militaire est au pouvoir depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023.
Les armées des deux pays ont mené des opérations conjointes pour tenter d’endiguer le phénomène.
Les deux Etats doivent aussi faire face, dans le Nord nigérian et le Sud-est nigérien, aux combattants de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).