Au Burkina Faso, la coalition syndicale exprime de vives inquiétudes concernant la situation de Moussa Diallo, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina Faso, visé par une mise en demeure le 1er mars dernier. Employé par l’université de , il est sommé de reprendre son poste d’enseignant chercheur. Toutefois, Diallo a survécu à une tentative d’enlèvement en fin janvier, ce qui l’a contraint à se cacher de peur d’être de nouveau ciblé, ce qui l’empêche de retourner travailler.
Depuis janvier 2024, après avoir échappé à une arrestation orchestrée par des individus en civil, Moussa Diallo reste discret, évitant toute apparition publique. Le secrétaire général, figure majeure du syndicalisme national, est devenu une cible pour les militaires au pouvoir, en raison de son appel à commémorer l’insurrection et à résister au coup d’État du 31 octobre 2023.
Face à cette pression, son employeur l’université de Koudougou le presse de réintégrer son poste, sous menace de licenciement. Selon Olivier Guy Ouédraogo, président par intérim des centrales syndicales et porte-parole de la coalition syndicale, cette situation est perçue comme un stratagème pour arrêter ou réquisitionner Diallo.
La coalition syndicale a réagi en envoyant une lettre au président de l’université de Koudougou, avec copies au ministre de l’Enseignement secondaire et supérieur ainsi qu’au ministre de la Fonction publique, pour défendre Diallo, soulignant qu’il poursuit ses activités malgré son absence physique de l’université, et exprimant leur étonnement face à cette exigence de retour au poste.
La tension monte au sein de la communauté syndicale, qui observe une augmentation des menaces et actions hostiles contre les acteurs de la société civile depuis le 30 octobre 2023. D’autres personnalités burkinabè ont été arrêtées ou contraintes de participer à la lutte contre le terrorisme, suite à un décret émis en avril de l’année précédente.
Cette situation alarmante s’inscrit dans un contexte de violence croissante au Burkina Faso, marqué par des arrestations de figures publiques critiques envers le régime militaire, et des actes de violence massifs, incluant l’exécution de quelque 170 personnes lors d’attaques dans le nord du pays la semaine dernière, et des massacres dans une mosquée et une église le 25 février.