La justice guinéenne a requis une peine de six mois de prison ferme à l’encontre de Sekou Jamal Pendessa, responsable du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG). Celui-ci avait été arrêté le 19 janvier par les gendarmes à sa sortie du tribunal où il était allé y soutenir un certain nombre de ses confrères qui avaient été arrêtés la veille et ont depuis été relâchés.
M. Pendessa était détenu pour avoir appelé à manifester contre la censure de certains médias et d’Internet, une affaire mise en délibéré vendredi dernier.
Le parquet du tribunal de Dixinn, dans la banlieue de Conakry, a également requis une amende de 500.000 francs guinéens (près de 60 euros) contre Sekou Jamal Pendessa, écroué fin janvier pour « participation à une manifestation non autorisée ».
Le procureur, Biwon Milimouno, a demandé de le « retenir dans les liens de la culpabilité ».
Sa défense a plaidé son innocence et demandé la liberté provisoire, refusée par le tribunal.
La condamnation de M. Pendessa intervient dans un contexte sociopolitique tendu.
Lundi (19.02.24), la junte au pouvoir a dissous le gouvernement, alors que les syndicats guinéens menacent d’une grève générale si le journaliste Sékou Jamal Pendessa n’est pas libéré.
Depuis 2010, la législation interdit l’emprisonnement pour délit de presse. De nombreux citoyens craignent une paralysie totale du pays si la menace des syndicats est mise à exécution.