La visite du président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la Cédéao, a été reportée à une date non indiquée. Celui-ci devait rencontrer lundi (12.02.24) à Dakar, le président Macky Sall, dans un contexte politique tendu marqué par les manifestations qui ont fait trois morts depuis le début de la contestation liée au report surprise de l’élection présidentielle.
Si l’on n’ignore les raisons profondes du report sine die de cette visite du chef de la Cédéoa, de nombreux analystes estiment que Dakar ne souhaite pas ouvrir une brèche à la médiation régionale qui s’engouffrerait dans la durée alors qu’une délégation de la Cédéao séjourne dans la capitale sénégalaise.
Dans un communiqué largement relayé sur les réseaux sociaux, les deux anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, ont réagi sur la situation actuelle du pays. les prédécesseurs de Macky Sall appellent les dirigeants politiques, ainsi que les responsables de la société civile, à participer, « à des discussions franches et loyales, afin que la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes ».
Pour sa part, le président Sall cherche comment extraire le Sénégal d’une des plus graves crises qu’il ait connues depuis des décennies. Plusieurs médias ont fait état de pourparlers pour renouer les fils du dialogue avec l’opposition, y compris l’antisystème Ousmane Sonko, qui a livré au pouvoir un bras de fer de plus de deux ans avant d’être emprisonné en 2023.
Jeudi(08.02.24), trente-neuf députés de l’opposition ont déposé au Conseil constitutionnel une saisine en inconstitutionnalité contre la loi portant report de cette présidentielle.
Pour sa part, la mission déployée par l’Union européenne au Sénégal pour observer la présidentielle a décidé de faire rentrer la plupart de ses observateurs en raison de la remise en cause du calendrier électoral, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Sur le front social, le Préfet de Dakar n’a pas autorisé pas la marche pacifique programmée ce 13 février 2024 par la «Plateforme non-Étatique» et propose qu’on lui soumette un nouvel itinéraire. On ignore pour l’instant si les organisateurs maintiennent ou non leur mot d’ordre de marche pour 15h ce mardi.
Par ailleurs, les huit universités publiques du pays ont entamé ce lundi (12.08.24) pour deux jours, une grève très suivie par les enseignants pour protester contre la mort d’un étudiant dans le contexte des troubles de vendredi à Saint-Louis selon le principal syndicat de l’enseignement supérieur.