L’affaire concernant l’ancien ministre guinéen de la Santé, dont le départ du gouvernement avait suscité une large couverture médiatique, prend une tournure inattendue. Selon des informations de source confidentielle, un accord a été trouvé entre lui et son ancien patron, le général Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le coup d’État du 5 septembre, évitant ainsi un éventuel procès.
Le général Doumbouya, qui s’était engagé à appliquer une politique de tolérance zéro envers la corruption et les détournements de fonds publics dès son arrivée au pouvoir, semble réticent à faire de cet ancien ministre un exemple. L’accord comporte un ensemble de conditions notamment que Mamadou Pethé Diallo, l’ancien ministre en question, reste en isolement chez lui sans possibilité de quitter le pays, du moins pour le moment.
Cette décision intervient alors que la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières), créée par la junte pour lutter contre les crimes économiques, aurait reçu l’ordre de classer le dossier de l’ancien ministre de la Santé, un ordre exécuté avec diligence.
Ce développement soulève des questions sur l’engagement de la junte envers la lutte contre la corruption, surtout après les avertissements adressés par le porte-parole du gouvernement guinéen, soulignant la volonté de la CRIEF de poursuivre les infractions économiques et financières, indépendamment de l’époque à laquelle elles ont été commises.
Mamadou Pethé Diallo, limogé pour des allégations de détournement, avait été rapidement arrêté et soumis à un interrogatoire par la Direction des investigations judiciaires, avant d’être inculpé et placé sous contrôle judiciaire par la CRIEF.
Alors que, officiellement, l’ancien ministre Diallo demeure sujet à des poursuites judiciaires, les récentes révélations montrent une réalité différente, à moins que l’accord conclu avec le général Doumbouya ne soit rompu. Cette affaire pose la problématique de la gouvernance et de la justice dans la période de transition en Guinée.