Comme dans d’autres capitales africaines, la prostitution est une réalité à ciel ouvert à Conakry. Dans certains lieux de loisirs, les clients n’ont pas à chercher les vendeuses de sexe. Ce sont elles qui viennent à leur rencontre pour négocier les tarifs. À Sonfonia, un quartier périphérique récemment érigé en commune urbaine, une jeune femme, utilisant son corps comme moyen de subvenir à ses besoins quotidiens, a accepté de partager son histoire avec un journaliste de Lesnouvellesdafrique.info.
Mère célibataire, cette jeune femme n’est restée mariée que trois ans. Rejetée par sa famille suite à son divorce, un sort qu’elle n’aurait jamais imaginé si sa mère était encore en vie, elle s’est retrouvée sans autres options que de se tourner vers la prostitution.
« Après avoir été chassée par mon père, je me suis réfugiée chez un ancien petit ami. Il m’a hébergée temporairement, ce qui a causé des tensions avec sa femme. Pour ne pas briser son mariage, j’ai décidé de partir après qu’il m’ait trouvée une chambre séparée. Sa femme a fini par l’apprendre et a porté l’affaire devant leur famille. Après mon départ, je suis allée vivre chez une amie, elle-même divorcée, qui m’a initiée à la prostitution. Elle rentrait chaque nuit aux alentours de 4 heures du matin et m’a expliqué le fonctionnement. Obligée de subvenir à mes besoins, j’ai fini par embrasser ce mode de vie. C’est devenu mon travail », confie-t-elle.
La jeune femme a préféré ne pas divulguer depuis combien de temps elle exerce cette profession, mais il est évident qu’elle s’y est habituée.
« Ici, on trouve de tout : danse, boissons et sexe. Il y a des chambres disponibles pour le sexe, louées à 30 000 francs guinéens, soit environ 4 dollars américains l’heure. Ce tarif est à la charge du client. Pour ce qui est de mes services, le prix est de 100 000 francs guinéens (environ 13 dollars américains) pour 20 minutes, avec possibilité de prolongation selon le désir du client. Une réduction est envisageable en cas de faible affluence. Sinon, c’est à prendre ou à laisser. Je couche avec 3 à 5 hommes par nuit, exception faite pour les samedis où le nombre peut atteindre 5 », témoigne-t-elle.
La Guinée, pays majoritairement musulman avec une législation laïque, ne mentionne pas explicitement la prostitution dans ses textes de loi, laissant ainsi entendre que sa pratique « n’est ni autorisée ni interdite ».