Montée du fléau des féminicides : au Kenya, la rue gronde

Une vague de protestations a déferlé, hier samedi, à travers plusieurs villes du Kenya, rassemblant des milliers de personnes indignées par le meurtre d’au moins 14 femmes depuis le début de l’année. Ce mouvement, d’une ampleur sans précédent, a été déclenché par de crimes odieux, dont le dépeçage d’une étudiante kidnappée pour une rançon. Sa tête a été retrouvée une semaine après la découverte macabre de son corps dans une poubelle.

Deux autres femmes ont été tuées dans des logements Airbnb, accentuant l’indignation générale face à ces violences inouïes. La manifestation, la plus importante jamais organisée dans le pays pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes, a été tenue avec des pancartes aux messages poignants tels que « rien ne justifie de tuer des femmes ».

500 femmes tuées entre janvier 2016 et décembre 2023

À Nairobi, les manifestants, arborant des T-shirts portant les noms des victimes, ont exprimé leur hostilité envers Esther Passaris, la représentante parlementaire des femmes, accusée de rester silencieuse face à ces tueries. Selon les données de la société de recherche Odipo Dev, au moins 500 femmes ont perdu la vie entre janvier 2016 et décembre 2023.

Eric Theuri, le président de l’Ordre des avocats du Kenya, a souligné que la lenteur du système judiciaire accentue l’impunité des auteurs de ces atrocités. « Actuellement, nous manquons d’une centaine de juges, de 200 magistrats et arbitres. Ce qui signifie que la roue de la justice tourne lentement en raison de l’insuffisance des ressources », a-t-il déclaré.

La manifestation historique du samedi reflète la volonté du peuple kényan de mettre fin à cette violence et d’exiger une meilleure protection des femmes.

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