C’est une journée dure qu’a connue la presse privée guinéenne le jeudi 18 janvier à Conakry. Alors que de nombreux journalistes se rassemblaient à la maison de la presse d’où ils comptaient partir pour leur manifestation contre la restriction des réseaux sociaux et le musellement des médias, certains d’entre eux ont été arrêtés et d’autres contraints à s’enfermer dans la cour de 10 h à 18 h. Le lieu était resté quadrillé par les forces de l’ordre jusqu’au crépuscule.
Le premier journaliste arrêté s’appelle Foulamory Bah du site Le courrier de Conakry. Il cherchait à manger non loin de la maison de la presse quand des gendarmes l’ont embarqué de force dans leur pick-up. Les quatre autres dont l’arrestation a suivi ont été pris par les mêmes gendarmes juste à côté du portail de la maison de la presse.
Même chose pour les 4 derniers. Ce qui fait un total de 9 journalistes à avoir été retenus en garde à vue toute la journée.
Ceux qui n’ont pas été arrêtés ont dû s’enfermer à l’intérieur de la Maison de la presse. C’est à la tombée du crépuscule que le dispositif sécuritaire mis à quelques pas du lieu a été levé. On apprend que c’est le ministre de la justice qui l’aurait ordonné.
Dès leur sortie de la séquestration à laquelle ils étaient contraints avec beaucoup de journalistes, les responsables du syndicat de la presse se sont divisés en deux groupes pour aller rendre visite à ceux qui étaient aux arrêts. Le premier, avec en tête le secrétaire général dudit syndicat, est allé à la gendarmerie de Dixinn, un quartier en proche banlieue de Conakry. Le second, lui, a pris la direction de Kipé.
Ensuite, chacun des deux groupes a fini par obtenir la libération des journalistes dont il était chargé de rendre visite, mais à la condition que ces derniers aillent à leurs lieux respectifs de garde à vue ce vendredi pour être conduits au tribunal de Dixinn. Chose qui a été respectée à la lettre. Ce matin, les reporters concernés ont été à l’instance indiquée et après leur audition, ils ont été recouvré leur liberté.