Râleur, accrocheur et leader, Iban Salvador Edu est toujours le talisman de la Guinée Équatoriale, qui va essayer de confirmer contre la Guinée-Bissau, jeudi (18.01.24) à Abidjan, ses bons débuts à la Coupe d’Afrique. Seule sa coiffure a changé.
Edu a troqué sa teinture rose de la CAN 2022 pour des cheveux attachés en queue de cheval. Mais il est toujours aussi décisif, c’est lui qui a marqué le but du « Nzalang », (L’Éclair) contre le Nigeria (1-1) au premier match. Iban Salvador mérite d’être distingué pour ses qualités de footballeur plutôt que pour sa coupe de cheveux. Élu deux fois homme du match à la CAN-2022, cet anonyme joueur de deuxième division espagnole avait crevé l’écran.
Edu est comme Gennaro Gattuso, champion du monde 2006 avec l’Italie: il aime surjouer les durs alors qu’il est un vrai technicien, bien plus qu’un aboyeur.
Au Cameroun en 2022
Son harcèlement de l’arbitre et des « Fennecs » avait découragé l’Algérie (1-0): homme du match. Sa passe décisive pour Pablo Ganet avait permis de battre la Sierra Leone (1-0): homme du match.
Son surnom, « El Picaro », soit « Le Voleur », ou « Le Fripon », rend hommage au vice bien senti de l’homme aux mains tatouées, au centre de gravité assez bas (1,73 m).
« On ne sait même pas à quel poste il joue, milieu gauche, défenseur… » lançait admiratif Hamari Traoré à l’AFP, capitaine du Mali, victime du Nzalang en 8e de finale en 2022 (0-0, 6 t.a.b. à 5), où Iban Salvador avait réussi son tir au but.
La Coupe d’Afrique lui a toujours réussi. En 2015, la Guinée Équatoriale avait atteint une historique demi-finale (3-0 contre le Ghana), à domicile. En 2022 elle était allée jusqu’en quarts, ne s’inclinant que contre le futur champion, le Sénégal (3-1).
En 11 matches de CAN, Iban Salvador a marqué 2 buts
Formé à L’Hospitalet de Llobregat, en Catalogne, sa ville natale, il a su adapter son jeu à l’espagnole de gaucher aux exigences de la CAN, qu’il dispute pour la Guinée Équatoriale de son grand-père maternel.
En Afrique, « le foot est assez différent du football européen, il y a plus de contacts, le jeu est plus dur. Moi j’y suis habitué, en deuxième division », sourit le Picaro. A se demander pourquoi un joueur si précieux a fait sa carrière en club dans les divisions inférieures. Après quatre saisons à Fuenlabrada, Iban Salvador, 28 ans, joue désormais en deuxième division… polonaise, au Miedz Legnica, où il est prêté par Ceuta.
Des blessures à une cheville, à un genou, aux ischios-jambiers ont contrarié sa carrière
Car s’il distribue les tacles, il en reçoit aussi. « Ce que subit Iban, c’est vertigineux… », racontait son ancien entraîneur à Fuenlabrada, José Ramon Sandoval. « Il subit de nombreuses fautes, c’est une persécution totale. On commence à s’inquiéter. Beaucoup de ces fautes ont lieu quand il n’a même pas le ballon et à contre-temps ». L’entraîneur du club de la banlieue de Madrid soulignait que « toutes les fautes qu’il subit nous offrent souvent des occasions de but ».
Sandoval décrivait surtout « un gros caractère de compétiteur », mais ça toute l’Afrique le sait déjà.
Avec Afp