Au Niger, le Collectif des associations islamiques de Tahoua, situé à 375 km au Nord-est de Niamey, a lancé un appel audacieux lors d’un prêche le dimanche 14 janvier 2024. Ils s’opposent fermement au maintien de la laïcité dans la future Constitution du pays, plaidant pour un État « presque » islamique. Pour ce collectif, la société nigérienne est profondément islamisée, justifiant ainsi la révision de certains principes fondamentaux.
Dans leur déclaration, ces associations musulmanes proposent non seulement l’élimination de la laïcité mais aussi l’introduction de l’éducation islamique à tous les niveaux du système éducatif. Ils prônent une adaptation du programme scolaire aux réalités religieuses et culturelles du pays. De manière significative, le Collectif souhaite que l’arabe soit reconnu comme la deuxième langue officielle du Niger. En outre, ils demandent à la junte au pouvoir d’abroger la loi sur l’exercice du culte et de criminaliser l’homosexualité par le biais d’une législation appropriée.
Ces revendications, audacieuses dans le contexte nigérien, devraient être réitérées lors du Forum national inclusif prévu dans les semaines à venir. Ce forum jouera un rôle crucial dans le diagnostic de la situation actuelle du pays, attribuée à une mauvaise gouvernance des régimes passés. Il sera également chargé de proposer des réformes nécessaires pour l’avenir, établissant une feuille de route pour la transition et un programme stratégique d’actions pour la refondation de l’État.
La controverse autour de ces demandes reflète les tensions persistantes entre les aspirations islamiques et les principes laïques dans la construction de l’identité nationale nigérienne. Les semaines à venir seront décisives pour déterminer la direction que prendra le Niger sur le plan constitutionnel et sociétal, avec des débats qui s’annoncent intenses lors du Forum national inclusif.