Ce 9 janvier 2023 marque la date commémorative de la naissance d’un homme qui reste une figure emblématique de l’histoire de l’Afrique. II s’agit de Sekou Touré. Il y a justement 102 ans, il voyait le jour à Faranah, une des principales régions de la Guinée. C’était le 09 janvier 1922. Les Guinéens lui reconnaissent le titre de père de l’indépendance de leur pays, mais ils demeurent divisés sur sa personnalité.
Notre rédaction a profité de ce jour commémoratif de la naissance de Sekou Touré pour donner la parole à quelques citoyens de Conakry. Comme toujours, les avis sur la personnalité de l’homme divergent. Certains Guinéens le considèrent comme un héros. C’est le cas de Moussa Sylla qui affirme avoir vécu tout le régime de Sekou Touré.
« Sekou Touré est un héros. On est un pays indépendant grâce à lui. J’étais encore très jeune quand De Gaulle était venu à Conakry. Mais j’ai toujours en souvenir l’ambiance que la réponse de Sekou Touré à la proposition de Charles De Gaulle avait suscité comme joie à Conakry. Je le répète, Sekou Touré est un héros », affirme le sexagénaire.
Mais cette perception de Moussa Sylla est loin de faire l’unanimité. Un autre citoyen qui a gardé l’anonymat qualifie Sekou Touré de « sanguinaire ».
« Dès que j’entends parler de lui, je me mets en colère. Lui seul est responsable de la mort des milliers de Guinéens. Le camp Boiro et le pont 8 novembre étaient respectivement des lieux de torture et de pendaison à tort contre des innocents. Sekou Touré est un sanguinaire », soutient l’interlocuteur.
La controverse sur la personnalité de Sékou Touré se constate aussi chez les Guinéens qui ne l’ont connu que par l’histoire. Pour se rendre à l’évidence, il suffit d’évoquer son nom dans un lieu de retrouvaille entre jeunes et de demander à ces derniers ce qu’ils pensent de l’homme. Les discussions qui vont suivre seront sans possibilité d’unanimité aussi longtemps qu’elles dureront.
Sekou Toure a été un acteur majeur dans la lutte pour l’indépendance de la Guinée. Le 25 août 1958, après son non direct au projet de communauté franco-africaine du général Charles De Gaulle par un discours dans lequel figure ce célèbre passage : « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage », il a obtenu de la France le feu vert pour un référendum dont le but allait être que les Guinéens décident d’eux-mêmes de l’indépendance de leur pays.
Alors, le 28 septembre, toujours en 1958, le vote a eu lieu et le Non à la proposition de l’homme fort de France de l’époque a largement dominé avec 95,22 % des voix. Le 02 octobre de la même année, la Guinée a été déclarée indépendante et Sekou en était devenu le président. Un poste qu’il a exercé jusqu’à son décès le 26 mars 1984, soit 26 ans de règne en tout.