La pénurie de carburant que vit la Guinée depuis l’exposition de son dépôt d’hydrocarbures s’accroît. Dans les stations-service de Conakry, certains détenteurs d’engins roulants ont passé plus de 24 heures de queue avant d’être servis. L’exemple est frappant à Bambeto, un axe de la route Prince. Sur place, les motards sont à la fois en colère et à bout de patience.
À la station-service sur la route reliant Bambeto à Koloma, les files d’attente sont intactes. Certains motards disent avoir passé la nuit dernière sur place. Mais dans l’ordre des arrivées, ils sont encore loin de la pompe.
« Je suis ici depuis hier nuit à 22 heures. Il est 14 h et je ne suis toujours pas servi. J’ai dormi ici. Tout ça pour cinq litres que je n’arrive pas encore à avoir. C’est inacceptable », se fâche Mamadou. Yero Diallo, motard.
La constance des files d’attente ne se remarque pas seulement à la station-service de Bambeto. C’est aussi le cas dans les autres de la ville de Conakry. Côté transport urbain, le calvaire est pire ce dimanche. Les arrêts de taxis et de minibus sont débordés de passagers cherchant à aller à différentes cérémonies sociales. Bousculades et obligation de patienter parfois jusqu’à plus d’une heure de temps avant de pouvoir embarquer dans un véhicule règnent en maître absolu sur ces lieux.
Le chef du gouvernement guinéen était à Freetown jeudi dernier. Lors de son séjour, il a obtenu des autorités sierra-léonaises un accord de ravitaillement en carburant à la Guinée. Le contenu prévoit l’utilisation du port de Freetown par Conakry pour tout besoin de produits pétroliers.
L’explosion de son dépôt de carburant le 18 décembre 2023 et les dégâts qui ont suivi tant humains que matériels amène la Guinée à se passer temporairement de son port pour ses importations de produits pétroliers. La délocalisation du site de la tragédie est envisagée. En attendant sa mise en œuvre, le carburant destiné à la Guinée va transiter par le port de Freetown.