C’est la fin d’un bras de fer entre Ousmane Sonko et l’Etat du Sénégal qui a tenu en haleine tout le Sénégal. Ce vendredi (05.01.24), le Conseil constitutionnel a rejeté la candidature de l’opposant emprisonné à Dakar.
La juridiction suprême du pays a estimé que le dossier de l’opposant était incomplet, selon les propos tenus par son avocat Me Ciré Clédor Ly.
« Lorsque nous sommes entrés, le président (du Conseil) Badio Camara nous a immédiatement notifié que le dossier (de M. Sonko) était incomplet », a-t-il déclaré à la presse.
Le président du Conseil constitutionnel lui aurait notifié que « les dossiers, les courriers qui les accompagnaient et les pièces annexées ont été reçus, vérifiés par la commission qui a conclu qu’il manquait une pièce et que le dossier de candidature était incomplet. »
« La commission a été dans une composition irrégulière parce que la loi prévoit que cette vérification devait se faire en présence du candidat ou du mandataire », estime Me Ly.
Celui-ci a indiqué qu’il allait déposer « les recours prévus par la loi » tout dénonçant « une volonté d’aller vers des élections qui dès le départ manquent de transparence et qui en tout état de cause ne reflèteront pas la volonté de la nation », a-t-il martelé.
A en croire la télévision du parti de M. Sonko, le dossier est incomplet pour défaut d’attestation de la Caisse de dépôts et des consignations (CDC) où doit être déposée la caution de 30 millions de Fcfa (45.000 euros) exigée pour la présidentielle.
La candidature de l’opposant était déjà largement compromise depuis la veille, avec la confirmation par la Cour suprême de sa condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour l’élection.
Les partisans de Sonko avaient fini par croire
Le camp de Sonko avait retrouvé l’espoir en une candidature de leur chef de file après qu’un juge a ordonné mi-décembre sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (Sud) qui avait été cassée par la Cour suprême.
Mercredi (03.01.24), la commission de contrôle des parrainages du Conseil constitutionnel a validé le dossier d’Habib Sy, un candidat membre de la même coalition que M. Sonko, qui a promis de se désister si le leader de sa formation pouvait se présenter.
Un autre plan B de sa formation est son collaborateur Bassirou Diomaye Faye, qui doit régulariser sa situation concernant ses parrainages pour participer au scrutin.
De nombreuses affaires judiciaires
Ousmane Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. L’opposant ne s’était pas présenté au procès et a été condamné par contumace.
L’homme de 49 ans est emprisonné depuis fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, et dénonce toutes ces affaires comme des complots visant à l’écarter de la présidentielle.
Avec l’Afp