Guinée : la colère d’un détenu contre l’interdiction des visites à la maison centrale de Conakry 

Les visites restent interdites à la maison centrale de Conakry. Cette mesure en vigueur depuis l’attaque du 04 novembre contre le lieu, chose qui avait occasionné l’évasion de quatre anciens dignitaires de la transition militaire de 2008 à 2010 en Guinée, à savoir le capitaine Moussa Dadis Camara, les colonels Thiegbro Camara, Blaise Gomou et Claude Pivi, dure déjà deux mois. Les détenus qui la croyaient temporaire semblent surpris de constater le contraire. Ils sont donc en colère et l’un d’eux qualifie Alponse Charles Wright, ministre guinéen de la Justice, de « criminel ».

Actuellement, la restriction est totale à la maison centrale de Conakry. Pas de visites aux détenus par leurs proches. Une mesure qui est même élargie à leurs avocats pour ceux d’entre eux qui en ont. Pour que ces magistrats puissent accéder à leurs clients, il leur faut être exceptionnellement munis d’une autorisation délivrée par le ministère de la Justice.

Les téléphones sont aussi interdits dans ladite maison. Mais certains détenus en ont et réussissent à s’en servir sans être repérés. Celui qui a pris la langue avec nous ce vendredi fait partie du lot. Comme les autres prisonniers, il n’a pas reçu de visites depuis le 4 novembre dernier. Pour lui, seul : « Un criminel comme Charles Wright peut infliger ça à des prisonniers. Même en prison, on a des droits. Mais Charles Wright nous prend plus que même pour des animaux. À cause de quatre individus, des milliers de détenus sont privés du droit à la visite. Charles n’est pas un ministre, mais un individu sans cœur ni pitié. Il ne se sent à l’aise que dans la souffrance des autres ».

Ce qui semble choquer le plus le jeune détenu avec l’interdiction des visites à la maison centrale de Conakry, c’est le fait qu’il soit maintenant obligé de se nourrir uniquement de ce qui est cuisiné à l’interne.

« Ce qu’on nous sert ici pour manger, ça ne se voit qu’ici. C’est de n’importe quoi. Ça ne soulage jamais la faim. Au moins, ma femme m’apportait à manger à chacune des visites qu’elle me rendait. Mais avec l’interdiction des visites, elle n’a plus accès à moi. Ce que je mange ici ne me donne que des maux de ventre et de la dysenterie », dit-il.

À quand la fin de l’interdiction des visites à la maison centrale de Conakry ? Aucune idée pour le moment. Du côté du ministère de la Justice, c’est encore silence radio. Pas de communication sur le sujet, ni de réponse favorable à toute demande de précisions émanant de la presse.

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