À moins de deux mois de la présidentielle 2024, la question des parrainages au Sénégal enflamme les débats et soulève des préoccupations quant à son équité et sa conformité démocratique. Seulement neuf candidats sur 80 ont validé leurs dossiers, laissant des figures politiques éminentes telles qu’Idrissa Seck et Aminata Touré dans une situation délicate.
Le processus de parrainage, initié le 27 septembre, a déjà vu plus de 200 candidats retirer les fiches nécessaires à la collecte des précieux sésames. Cependant, cette étape cruciale pour la validation des candidatures est devenue le centre de nombreuses controverses.
Que dit la loi ?
La loi électorale sénégalaise offre deux options pour le parrainage : citoyen, provenant d’électeurs, ou par des élus. Les candidats doivent recueillir entre 44 231 et 58 975 signatures d’électeurs dans sept régions pour l’option citoyenne, tandis que l’option par les élus nécessite le soutien de 13 députés ou 120 maires et présidents de conseils départementaux.
Un processus controversé
Des voix s’élèvent contre ce processus jugé inéquitable. Aminata Touré, ex-Premier ministre et désormais candidate, dénonce une opération en faveur du pouvoir actuel. Elle souligne les disparités entre les exigences, demandant parfois 13 députés pour certains candidats et plus de 50 000 signatures pour d’autres, érodant ainsi le principe d’équité.
Les doublons et les données inexistantes
Des candidats éminents, tels qu’Idrissa Seck, Abdourahmane Diouf, et Bassirou Diomaye Faye, doivent régulariser un nombre important de parrainages en raison de doublons ou de données inexistantes. Cela soulève des doutes sur la fiabilité du processus et son impact sur la démocratie.
Contestations et recours
Certains leaders ont contesté vigoureusement le contrôle des parrainages et ont annoncé des plaintes et recours. Ces contestations mettent en lumière les tensions croissantes autour de ce processus, alimentant les préoccupations quant à sa transparence et son impartialité.
Les perspectives d’amélioration
Face à ces défis, des moyens techniques efficaces et centralisés pourraient être mis en place pour éviter les doublons et l’enregistrement de parrains non inscrits sur la liste électorale. Une réflexion sur l’harmonisation des critères de parrainage et l’utilisation de moyens électroniques pourrait garantir un processus plus transparent et équitable.
À l’approche de la présidentielle au Sénégal, la controverse entourant les parrainages met en lumière des préoccupations essentielles quant à l’équité du processus et son impact sur la démocratie. Les appels à des réformes visant à renforcer la transparence et l’impartialité du système électoral gagnent en intensité, soulignant l’importance cruciale de ces questions pour l’avenir politique du pays.