La course à la présidentielle au Sénégal est marquée par une incertitude croissante autour de la candidature d’Ousmane Sonko. Malgré des obstacles administratifs, notamment l’absence de la fiche de parrainage et du quitus de la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC), le mandataire du candidat, Ayib Daffé, a pris la décision de déposer le dossier de candidature au Conseil Constitutionnel.
Cette démarche audacieuse s’inscrit dans un contexte où le Conseil Constitutionnel aura la tâche de statuer sur la recevabilité ou non de la candidature d’Ousmane Sonko. Certains observateurs soulignent des similitudes avec des cas antérieurs, rappelant la décision N°/E/3/98 du 5 avril 1998 concernant le candidat Insa Sankharé, où le Conseil Constitutionnel a tranché en faveur du parti en dépit de l’absence d’un récépissé du Trésor General.
L’expert en Marchés Publics, Seybani Sougou, affirme que les entraves érigées par l’administration sénégalaise ne devraient pas constituer un obstacle juridique à la recevabilité de la candidature d’Ousmane Sonko. Les partisans de Sonko citent également la décision n°9/C/2023 du 14 décembre 2023 comme une jurisprudence applicable, où un constat d’huissier peut remplacer le refus de l’administration de fournir des documents demandés.
Ngouda Mboup, juriste proche de PASTEF, soutient que la jurisprudence constante du Conseil Constitutionnel suggère que toute réponse motivée de l’institution pourrait rétablir les droits d’Ousmane Sonko, en particulier si les agissements de l’administration ne sont pas imputables au candidat.
Malgré ces défis, Ousmane Sonko continue de bénéficier du soutien de l’opposition, à l’image du parti Sénégal En Tête (S.E.T), dirigé par l’honorable député Moustapha Guirassy. Dans un communiqué, le S.E.T a déclaré officiellement son appui à la candidature d’Ousmane Sonko pour l’élection présidentielle de 2024. Le parti souligne son engagement en faveur de la démocratie, de la justice, et de l’unité nationale, considérant la candidature de Sonko comme une demande du peuple sénégalais.
Dans l’attente de la décision du Conseil Constitutionnel, l’incertitude persiste quant à la participation d’Ousmane Sonko à la présidentielle, tandis que ses partisans et l’opposition continuent de défendre sa légitimité politique. La situation souligne les enjeux majeurs liés à la transparence du processus électoral et à la garantie des droits des candidats, des éléments cruciaux pour la stabilité démocratique au Sénégal.