Les autorités de la transition guinéenne veulent pousser les producteurs de bauxite à développer des raffineries. 2ème producteur mondial de bauxite, la Guinée ne dispose jusque là pas de raffinerie pour transformer le minerai. La seule usine active dans le pays est la raffinerie Friguia du géant russe de l’aluminium Rusal.
D’un coût estimé à environ 4 milliards USD, la raffinerie qui devrait entrer en service d’ici septembre 2026, présentera une capacité de 2 millions de tonnes par an, et livrera annuellement 1,2 million de tonnes aluminium.
Selon deux sources du ministère des Mines citées par Reuters, qui évoque une filiale d’Emirates Global Aluminium (qui a exporté environ 14 millions de tonnes de bauxite guinéenne en 2022), ainsi qu’Aluminium Corporation of China (Chinalco) comme partenaires du projet, la Guinée aurait signé un accord contraignant pour la construction d’une raffinerie de bauxite.
Ce projet répond à l’insistance du gouvernement guinéen, qui appelle depuis 2021 les producteurs de bauxite actifs sur son territoire, à transformer localement le minerai d’aluminium. Pour l’instant, rapporte l’agence ecofin, une seule usine y est en activité, la raffinerie Friguia du géant russe de l’aluminium Rusal.
Au cours des derniers mois, les négociations se sont intensifiées, avec l’annonce en mars 2024 d’un projet similaire par Alteo Refinery Guinea. De nouveaux chantiers d’usine pourraient être annoncés prochainement.
Cependant, différents challenges restent à relever pour garantir le fonctionnement et la viabilité économique de ces projets. Le plus évident reste l’accès à l’énergie, dans un pays où seulement 46,8% de la population avait accès à l’électricité en 2021, selon les dernières données de la Banque mondiale.
Si la Guinée arrive à impulser une véritable industrialisation dans les mines, le pays devrait accroitre la contribution de ce secteur à l’économie. Pour rappel, le secteur minier représente plus de 90% des exportations et 21% du PIB guinéen à fin 2021, selon le FMI.
A.K. Coulibaly