In Amenas, au sud-est de l’Algérie, a été il y a onze ans le théâtre d’un commando d’hommes armées où ont péri 38 personnes. Attaque terroriste, prise d’otages, ou guet apens, quatre accusés vont comparaître ce lundi (27 05 2024) à Alger où s’est ouvert le procès de l’attaque terroriste du site gazier de Tiguentourine.
A l’aune de janvier 2013, a In Amenas, une frontière en plein désert non loin de la frontière lybienne, des djihadistes pénètrent le site pétrolier de Tiguentourine. Une quarantaine, à bord de 4×4 prennent en otages des employés précisément des étrangers.
En effet sur ce site, travaillent près de 700 employés dont plus de 500 sont algériens. 130 sont des expatriés constitués de 26 nationalités.
Les terroristes réclament la fin de l’opération antijihadiste de la France au Mali pendant que l’attaque est pilotée à distance par Mokhtar Belmokhtar, un dissident d’Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique).
Face à l’intimidation djihadiste de faire exploser le site, les autorités algériennes s’empressent de mener une offensive qui verra beaucoup de vies sauvées même si on dénote la mort de 38 employés, exécutés par des terroristes.
Le flou persiste pour les familles des victimes qui jusque là ignorent s’il s’agit de victimes collatérales ou d’assassinats.
Durant une semaine en présence de rescapés et des familles de victimes, ces interrogations persistantes sauraient peut être trouver des réponses comme pour Marie Claude Desjeux.
Son frère Yann est le seul français décédé au moment des faits, un ancien des forces spéciales françaises reconvertit dans la sécurité des sites gaziers et qui fut le premier à donner l’alerte.
Son corps sans vie sera retrouvé parmi les militaires algériens après la libération du site gazier.
D’autres ont fait le déplacement depuis l’étranger pour l’occasion. Parmi les quatres devant comparaître figure, Abou Al Bara qui a fait partie des combats à la manœuvre lors de l’attaque.
L’Algérie a fait de la sécurité aux frontières une préoccupation majeure depuis 2011. Des efforts sécuritaires se sont multipliés. Le pays a fortement déployé son armée aux frontières avec le Maroc, le Niger, la Mauritanie, le Mali notamment supposées être des zones fragiles.
Elle aura réussi depuis 2013 à éviter des attaques similaires à In Amenas.
Selon le ministère de la Défense algérienne, 371 terroristes ont été arrêtés et 39 autres tués en 2022. D’après des observateurs, les organisations terroristes ne peuvent plus s’installer dans le pays même si l’Algérie n’est pas à l’abri d’attaques menées par des loups solitaires.