Le centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a pointé du doigt la gestion des fonds publics dans les deux chambres du Parlement de la République démocratique du Congo. Dans un rapport rendu public ce jeudi (09-05-2024), il révèle une gestion opaque de plus de 300 milliards entre 2021 et 2023.
Intitulé « le biface du Parlement congolais, les experts de CREFDL affirment avoir établi leur étude d’après 500 documents budgétaires et des entretiens avec 100 personnalités politiques de l’administration publique.
Selon ce rapport, le parlement congolais est « budgétivore » qui à dépensé « 1,1 milliard de dollars, dont 60% ont été utilisés par l’Assemblée nationale, et 40% par le Sénat » pendant la période concernée par l’étude. Le bureau de l’Assemblée nationale a, par exemple, dépensé 90 millions de dollars pour l’achat de véhicules, « contre le plafond autorisé, de 4,5 millions, enregistrant un dépassement de 1999,85% ».
Une autre révélation troublante concerne les membres du bureau du parlement. Ces sept membres sont rémunérés à la fois en tant que députés nationaux et en tant que membres du bureau, selon les affectations des crédits indiqués dans les rapports de reddition des comptes pour les années 2021 et 2022.
Malgré l’utilisation par l’Assemblée nationale et le Sénat, « le contrôle parlementaire n’a pas été bien organisé entre 2021 et 2023 », estiment les rédacteurs du rapport. Celui-ci révèle aussi que le Parlement a financé la construction de bureaux qui devraient abriter des commissions parlementaires, mais dont personne ne sait où ils se trouvent.
Cette affaire met également en évidence la nécessité d’une surveillance accrue des finances publiques et d’une plus grande transparence dans la gestion des ressources financières allouées au parlement.
Ndeye Mour Sembene