L’étau se resserre autour de l’ancien président centrafricain François Bozize

The Central African Republic's President Francois Bozize speaks during a press conference, on January 8, 2013 at the presidential palace in Bangui. Bozize refused on January 8 to discuss resigning at upcoming peace talks with rebels who have stormed across the country and seized several key towns. AFP PHOTO/ SIA KAMBOU (Photo credit should read SIA KAMBOU/AFP via Getty Images)

Tout comme son homologue soudanais Omar El Béchir en 2009, François Bozizé est lui aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

La cour pénale spéciale a affirmé mardi (30 04 2024), que l’ancien président de la Centrafrique est accusé de possibles crimes de guerre, crimes contre l’humanité. Une cour créée pour juger les crimes de guerre et autres violations des droits de l’homme commis lors de coups d’État et des violences que le pays a connus depuis 2003.

M. Gervais Laoulé, porte-parole de la Cour, a déclaré que le mandat concernait des crimes commis sous la direction de Bozizé dans une prison civile et dans un centre d’entraînement militaire dans la ville de Bossembélém (150 km au nord de Bangui ).

De nombreuses personnes auraient été torturées et tuées : meurtres, disparitions forcées, tortures, viols et autres actes inhumains exercés.

Extradé actuellement en Guinée Bissau depuis mars 2023, François Bozizé a dirigé le pays de 2003 à 2013. Et depuis le coup d’Etat perpétré à son encontre par les rebelles de la Seleka, majoritairement musulmans, le pays est en proie à une guerre civile sans merci. Entre ces derniers et les milices majoritairement chrétiennes marquée par des atrocités de violence sectaire et l’utilisation forcée d’enfants-soldats.

Pour cela d’ailleurs, les Nations Unies et les Etats- Unis ont condamné Bozizé pour avoir alimenté des faits de violence.

François Bozizé est actuellement en exil en Guinée Bissau. Le président Ùmaru Cissoko Embaló, de son côté a déclaré n’avoir pas encore été informé d’une quelconque demande de Bangui concernant le mandat d’arrêt, les lois du pays n’autorisant pas l’extradition.

La CPS de son côté sollicite donc la coopération des autorités guinéennes.

L’association des victimes de la crise de 2013 voit en ce mandat d’arrêt une occasion de rendre justice à tous ceux qui se sont retrouvés victimes et ayant subi directement ou indirectement ces supposées exactions commises par François Bozizé durant son régne après s’en avoir félicité.

Ce n’est pas la première fois qu’une Cour décide de mettre en accusation des personnalités politiques de tout premier plan, notamment en Afrique.

Mais ces tentatives n’ont jamais abouti à des condamnations pour les crimes les plus graves.

Nous pouvons citer l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo finalement acquitté, Mouammar Khadafi le libyen jamais jugé, deux chefs d’Etat du Kenya : William Ruto qui a obtenu un non lieu en 2016, Uhuru Kenyatta, premier président en exercice à comparaître devant la CPI à La Haye.

L’ancien vice-président de la République Démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba, reconnu coupable puis acquitté et le président russe Vladimir Poutine plus récemment en mars 2023.

N.A. DIOUF

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