Entretien exclusif avec Me Said Larifou, avocat et militant néo-panafricaniste

Militant engagé du néo-panafricanisme, présent presque dans tous les combats en faveur de la démocratie en Afrique, Me Said Larifou s’est illustré par sa posture de défenseur d’hommes politiques africains porteurs de changement.

Cet avocat au Barreau de Moroni et conseil de l’actuel Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko est aussi un ancien candidat à la Présidentielle aux Comores comme président du parti Ridja-Pactef. Le président de l’ONG Waraba Afrique promeut l’alternance politique par les urnes. Dans cet entretien exclusif qu’il a accordé à notre rédaction, Me Said Larifou analyse le vent de changement qui est entrain de souffler en Afrique et le modèle de démocratie qu’incarne le Sénégal.

Lesnouvellesdafrique.com :   Bonjour Me Said Larifou

Me Said Larifou :  Bonjour. 

Lesnouvellesdafrique.com :  Quel sentiment vous anime, après avoir vu le « Projet » porté par votre client Ousmane Sonko accéder au pouvoir au Sénégal ?

Me Said Larifou :  Un sentiment de soulagement. Un sentiment de fierté d’avoir été associé à ce combat qui est noble. Pace qu’il était question de défendre la liberté, de défendre la justice et soustraire une personne innocente qui était broyée par la machine judiciaire. Le combat était difficile. Mon client Ousmane Sonko a été persécuté, il y a eu des morts, des blessés, des biens publics détruits et il y avait le désespoir. Avec mes confrères et le soutien du peuple sénégalais et des organisations africaines, nous avons remporté la victoire. Ce qui se passe au Sénégal inspire les peuples africains..

Lesnouvellesdafrique.com :  Un combat également porté par la société civile africaine ?

Me Said Larifou : Oui. Justement, je tiens à remercier les partis politiques panafricanistes qui ont accepté spontanément sans la moindre réticence d’apporter leur soutien à Ousmane Sonko, au Président Diomaye et au Pastef. Ces organisations politiques panafricaines ont changé le nom de leur parti pour justement soutenir le Pastef Sénégal dissous en vertu d’un décret présidentiel.

Lesnouvellesdafrique.com :   Comment l’alternance démocratique au Sénégal pourrait-elle inspirer en Afrique ?

Me Said Larifou :  L’impact à l’échelle africaine pourrait venir des profil des acteurs c’est-à-dire Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye qui ont volontairement mis l’accent sur le panafricanisme. C’est pour cette raison que les peuples africains se sont identifiés à la démarche. Quand j’ai été sollicité pour intégrer le collectif des avocats de M. Ousmane Sonko, j’ai immédiatement déclaré que j’allais axer mon travail sur l’internationalisation de ce combat et de donner plus de relief sur le côté panafricanisme du combat. Je pense que l’adhésion des partis politiques africains qui ont changé le nom de leur parti pour constituer Pastef africain, est une des réponses à cet engagement. Le Sénégal bénéficie d’une lisibilité internationale qui est reluisante et très positive et opportunément, les autres pays d’Afrique estiment qu’il faudrait se coller à notre champion pour bénéficier de cette lisibilité. C’est la perception que les autres pays d’Afrique ont par rapport à ce qui s’est passé et par rapport a ce qui va se passer également. Je l’avais dit lorsque l’occasion m’a été donnée durant la campagne à la présidentielle qu’il y aurait la lumière à Dakar et dans les autres villes du Sénégal le 24 mars. Cela a été le cas avec la victoire Diomaye Faye, Eh bien que cette lumière illumine toute l’Afrique !

Lesnouvellesdafrique.com :   De nombreuses échéances électorales se profilent cette années dans de nombreux pays d’Afrique. Quelle devrait être la conduite pour insuffler un vent de changement comme cela à eu lieu au Sénégal ?

Me Said Larifou :   Il y a une forte demande de l’implantation de la vision du Pastef dans les différents pays d’Afrique. L’atmosphère de changement qui a prévaut au Sénégal doit être maintenu et étendu sur tout le continent. Effectivement il y a des échéances politiques immédiates cette année dans de nombreux pays d’Afrique où nous devons être présent pour insuffler l’expérience sénégalaise dans différents pays. Bien sûr, il faut tenir compte de la particularité de chaque pays pour respecter leur souveraineté mais il y a des valeurs communes qui doivent être valorisées, défendues et répandues dans tous les 54 pays d’Afrique.

Lesnouvellesdafrique.com :   Des manœuvres sont entreprises pour faire revenir les pays de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina, Niger) au sein de la Cédéao. La tâche sera-t-elle facile à votre avis ?

Me Said Larifou :   Je crois qu’il faut nuancer. Le président Bassirou Diomaye Faye ainsi que le premier ministre Ousmane Sonko ont cette volonté de discuter avec leurs frères du Sahel pour voir dans quelles conditions serait-il encore possible de rediscuter de la Cédéao pour voir comment les schémas, le mode de fonctionnement, la vision peuvent s’adapter aux aspirations des peuples de la Cedeao. C’est une approche qui me semble responsable.  Le premier ministre Ousmane Sonko m’avait fait part de cette volonté qu’il a de discuter avec ses frères du Sahel pour voir comment la Cédéao peut s’adapter aux nouvelles donnes. Donc la Cédéao se doit d’être très ambitieuse pour répondre aux besoins des populations qui expriment une forte exigence pour la démocratie et les libertés. Dans beaucoup d’États africains, il y a des gouvernants qui veulent s’accrocher au pouvoir qu’ils considèrent comme leur bien. Ils n’ont pas encore intégré cette notion de contrat politique.

Lesnouvellesdafrique.com :    Vous développez actuellement la notion de néo-panafricanisme, qu’est-ce que cela veut dire ?

Me Said Larifou :  Cela veut dire l’Afrique et les africains doivent sortir de cette posture de victimisation pour assumer une posture responsable. Celle-ci devrait se traduire par une autodétermination effective, une souveraineté effective, totale et assumée. Mais cela, bien entendu, ne devrait pas exclure l’ouverture de l’Afrique vers les autres continents. C’est un chantier immense qui ne doit pas être une simple expression, ni une revendication mais une réalité porté par les dirigeants politiques parce qu’ils les leviers qui peuvent impulser le changement demandé par les peuples d’Afrique.

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