En un revirement, le ministre de la Défense nouvellement nommé au Liberia, Prince Charles Johnson III, a démissionné lundi, à peine dix jours après sa confirmation par le Sénat. Cette décision intervient à la suite de manifestations massives de femmes de soldats, secouant le début du mandat du président Joseph Boakai.
Le bureau présidentiel a confirmé avoir reçu et accepté la lettre de démission, faisant de cette crise la première épreuve politique majeure depuis l’investiture du président Boakai le 22 janvier dernier.
Dans sa lettre de démission, Johnson cite « les perturbations politiques et civiles occasionnées par la contestation des femmes », soulignant son désir de « préserver la paix et la sécurité ». Les manifestations, qui ont entraîné l’annulation des célébrations de la journée nationale dédiée aux armées, ont été marquées par des barrages routiers à Monrovia et d’autres endroits du pays.
Les femmes de soldats ont exprimé divers griefs, notamment des soldes et des retraites jugées trop basses, l’absence de couverture sociale, la pénurie d’électricité, et des allégations de corruption au sein des forces armées. Elles ont également exigé la démission du ministre de la Défense, qu’elles accusent d’avoir contribué à la diminution des salaires des soldats libériens rentrés de mission de paix au Mali.
Le président Boakai a réagi en appelant à la levée immédiate des barrages par l’armée. Il a rencontré les femmes de soldats dimanche, promettant d’examiner attentivement leurs doléances et annonçant la formation d’une commission dédiée. Malgré cette situation délicate, le président Boakai a exhorté la population à rester calme, soulignant les mesures immédiates prises pour résoudre des problèmes négligés au cours des cinq dernières années.