Depuis bientôt trois mois, l’accès à l’Internet est restreint en Guinée. Une mesure qui, selon le Gouvernement, consiste à freiner les appels à la haine sur les réseaux sociaux. Au début, les Guinéens pensaient avoir affaire à une restriction de quelques jours de durée. Mais ils ne savent plus jusqu’à quand ils vont devoir encore la supporter.
C’est une situation sans précédent que vit la Guinée. La restriction de l’accès à l’Internet n’est pas un fait nouveau dans le pays. Mais elle n’avait pas duré autant que maintenant. C’est le 24 novembre que le blocage a commencé. Depuis, la connexion aux réseaux sociaux (Facebook, WhatsApp, Messanger…) est impossible sans les VPN.
Jeudi dernier, le syndicat de la presse privée a tenté de manifester à Conakry contre la restriction des réseaux sociaux et le musèlement des médias en Guinée. Le point de ralliement était la maison de la presse, dans le quartier Minière. Mais des gendarmes avaient quadrillé le lieu et mis aux arrêts une dizaine de journalistes. Les autres ont dû s’enfermer dans la cour toute la journée. Finalement, la protestation s’était transformée en séquestration contre les organisateurs.
Dans une de ses communications sur la restriction de l’internet en Guinée, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a martelé que « l’internet n’est pas un droit ». Une réaction qui avait connu une vague de colère dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Il n’y a pas encore eu de manifestations de rue pour pousser les autorités à rétablir l’accès aux réseaux sociaux. La seule fois où une tentative a eu lieu dans ce sens, c’était le 18 janvier dernier. Mais l’initiative avait été rapidement empêchée.
Le syndicat de la presse projette une nouvelle manifestation pour lundi. Mais avec la garde à vue dont son leader fait l’objet depuis vendredi après son arrestation, elle pourrait être reportée.