L’ambiance s’alourdit dans les couloirs de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS). Ce lundi, lors d’un point de presse conjoint, les sections syndicales du SYNPICS et du SYNPAP ont fustigé la gestion du Directeur général, pointant du doigt des conflits d’intérêts et un recul brutal des acquis sociaux.
Des marchés sous le sceau du népotisme ?
Au cœur de la contestation, la gestion des ressources de l’audiovisuel public est jugée « opaque » par les représentants des travailleurs. Le grief le plus lourd porte sur l’attribution du marché du « Village de la CAN ». Selon l’intersyndicale, ce contrat aurait été octroyé à Thierno Niang, frère du Directeur général, évinçant ainsi les directions techniques et commerciales internes.
Les syndicalistes dénoncent un « conflit d’intérêts manifeste », exacerbé par la nomination d’un autre proche du DG à la tête de la Direction de l’approvisionnement et de la Logistique (DAL). Pour les agents, cette stratégie viserait à s’affranchir des organes de contrôle interne de la boîte.
Acquis sociaux : la douche froide
Le climat social est d’autant plus délétère que les conditions de vie des travailleurs semblent se dégrader. Les syndicats énumèrent une série de mesures qualifiées de « sabotage » :
Suspension de l’Accord d’entreprise après seulement deux mois d’exercice.
Suppression de l’avance Tabaski, malgré un prêt garanti par l’État.
Impayés concernant les indemnités des agents mobilisés lors des dernières législatives.
Vétusté du parc automobile, entravant les reportages sur le terrain.
Le « service public sacrifié » au profit du train de vie
L’intersyndicale ne cache plus son indignation face à ce qu’elle nomme la « jouissance personnelle » de la direction. Un exemple cristallise la colère : le récent déplacement du Directeur général au Maroc. Ce voyage, financé par les deniers publics, aurait eu lieu alors que l’actualité nationale, notamment la tournée présidentielle en Casamance, exigeait une mobilisation exceptionnelle des moyens techniques de la chaîne.
Face à cette situation qu’ils jugent critique pour l’avenir de la RTS, le SYNPICS et le SYNPAP exigent un retour immédiat à l’orthodoxie financière et au respect des textes réglementaires.







