La spirale de haine sur les réseaux sociaux a conduit à une issue tragique. Baba Abdoulaye Diop, 28 ans, connu sous le pseudonyme de « Guelwaar Venom », a été assassiné en France après avoir été, pendant près d’un an, la cible de menaces de mort et d’accusations violentes, rapporte Libération.
Militant et défenseur du panafricanisme, le jeune homme était régulièrement attaqué par des « liveurs » se réclamant de courants « nationalistes ». Ils l’accusaient notamment d’être un « ndringue » et d’avoir « usurpé un passeport sénégalais », des propos insultants et stigmatisants que Baba Abdoulaye Diop dénonçait fréquemment.
Selon le journal, il avait déposé deux plaintes au Sénégal, restées sans suite. Installé en France, il aurait ensuite tenté d’identifier l’un de ses harceleurs, surnommé « Baol », après avoir obtenu son adresse.
Le drame s’est déroulé devant l’appartement du suspect. Téléphone en main, la victime interpelle « Baol » avant de s’éloigner pour reprendre un direct en ligne. Quelques instants plus tard, le mis en cause referme puis rouvre la porte, couteau en main, et poignarde mortellement Baba Abdoulaye Diop sous les yeux de deux témoins.
L’auteur présumé a été identifié comme El Hadji Seydou Ndiaye. Une enquête est en cours en France, portant notamment sur plusieurs menaces de mort retrouvées dans le téléphone de la victime et sur d’éventuelles ramifications au Sénégal.
Dans un communiqué, Papa Tahirou Sarr, leader du mouvement Jël Linu Moom / Les Nationalistes, a tenu à se démarquer :
« L’individu mis en cause n’est ni membre de notre parti, ni détenteur d’une carte de militant. »
Cette affaire relance le débat sur les dérives de la haine en ligne, la responsabilité des auteurs de menaces numériques et les conséquences parfois irréversibles de ces violences dans le monde réel.







