À l’occasion du centenaire de la naissance de Frantz Fanon, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a livré une analyse critique de la question monétaire en Afrique francophone, qu’il considère comme un enjeu central de la souveraineté postcoloniale. Il a estimé que la réforme annoncée de l’éco, censée remplacer le franc CFA, demeure pour l’instant essentiellement symbolique.
Selon lui, le changement de dénomination ne s’est pas accompagné d’une transformation profonde des mécanismes de dépendance. La monnaie, a-t-il souligné, ne se limite pas à un instrument économique, mais constitue un levier de pouvoir politique et un marqueur de souveraineté réelle, reflétant la capacité d’un État à décider de manière autonome.
S’inscrivant dans la pensée de Frantz Fanon, Ousmane Sonko a rappelé que la domination postcoloniale s’exerce aussi sur les plans psychologique et culturel. Il a présenté la question monétaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale comme l’illustration de cette persistance de l’aliénation héritée de la colonisation.
Tout en reconnaissant la complexité d’une réforme monétaire en profondeur, le chef du gouvernement a mis en garde contre l’attentisme et les réformes de façade. Il a appelé les dirigeants africains à assumer des choix plus audacieux, estimant qu’une véritable souveraineté monétaire constitue une étape clé de la décolonisation économique du continent.






