La Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo a rendu son verdict vendredi, concernant quatre hauts gradés de l’armée (FARDC) et de la police. Leur condamnation à des peines de prison ferme intervient pour leur implication présumée dans l’échec ayant conduit à la prise de Goma par la coalition rebelle de l’AFC/M23 en janvier dernier.
Le procès très suivi par l’opinion publique congolaise et ouvert en mars, visait initialement cinq généraux. L’un d’eux étant décédé en avril, seuls quatre ont été jugés et reconnus coupables d’actes qui ont facilité, par négligence ou manquement, l’avancée spectaculaire des rebelles dans le Nord-Kivu et la chute de la capitale provinciale.
Cette décision marque une étape significative dans la volonté affichée par les autorités de Kinshasa d’établir les responsabilités au sommet de l’appareil sécuritaire suite à l’un des revers militaires les plus significatifs de ces dernières années. Les condamnations sont perçues comme un signal fort de la justice militaire visant à restaurer la confiance dans l’armée.
Le vice-gouverneur, lourdement sanctionné
La sanction la plus sévère, soit trois ans d’emprisonnement ferme, a été prononcée à l’encontre de l’ancien vice-gouverneur du Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire de la police Romuald Ekuka. Il a été reconnu coupable des chefs d’accusation de lâcheté et de fuite face à l’ennemi. Le ministère public avait pourtant requis la peine de mort à son encontre.
Durant les audiences qui se sont tenues à huis clos, les officiers avaient affirmé s’être livrés à un « repli stratégique », prétendument ordonné par leur haut commandement militaire, niant toute trahison ou abandon de poste.
En outre, en RDC, les décisions de la Haute Cour militaire sont définitives et ne peuvent faire l’objet d’aucun appel sur le fond.







