L’Afrique du Sud, l’Eswatini et la Zambie ont commencé ce lundi à administrer les premières doses de lenacapavir, un traitement injectable innovant contre le VIH. Cette initiative, lancée à l’occasion de la Journée mondiale du sida, marque la première utilisation de ce médicament très prometteur sur le continent africain, le plus touché par la pandémie.
Un traitement révolutionnaire
Le lenacapavir, développé par la société américaine Gilead Sciences, se distingue par sa simplicité : deux injections par an suffisent pour assurer une protection efficace contre le VIH. Une avancée majeure par rapport aux traitements actuels, qui nécessitent une prise quotidienne de comprimés.
Selon les experts, cette solution pourrait transformer la prévention, notamment pour les femmes enceintes et allaitantes, particulièrement vulnérables face au virus.
Un coût encore prohibitif
Aux États-Unis, le prix du lenacapavir atteint 28 000 dollars par personne et par an, un montant inaccessible pour la majorité des pays africains. Toutefois, des versions génériques à 40 dollars par an devraient être disponibles dès 2027 dans plus de 100 pays, grâce à un accord entre Unitaid et la Fondation Gates.
Un déploiement limité mais symbolique
Dans le cadre d’un programme américain, la Zambie et l’Eswatini ont reçu 1 000 doses le mois dernier. Gilead s’est engagé à fournir le médicament sans profit à deux millions de personnes pendant trois ans dans les pays à forte prévalence du VIH. Une mesure saluée, mais jugée insuffisante face aux besoins réels.
Un enjeu crucial pour l’Afrique
L’Afrique de l’Est et l’Afrique australe concentrent 52 % des 40,8 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, selon les données de l’ONUSIDA (2024). L’arrivée du lenacapavir pourrait donc représenter un tournant dans la lutte contre la pandémie, à condition que son accès soit rapidement élargi.
B.B







