Au lendemain du coup d’État survenu en Guinée-Bissau, Umaru Cissoco Embalo a été dépêché au Sénégal le jeudi 27 novembre sur décision d’une réunion virtuelle extraordinaire de la CEDEAO tenue le même jour. Pape Amadou Fall, enseignant et analyste politique, pose un regard acéré sur la longue tradition d’hospitalité et l’histoire partagée entre les deux pays.
Pour lui, ce choix n’est pas fortuit. Il s’agit d’une décision qui a été mûrement réfléchie. L’enseignant donne entre autres raisons la longue tradition d’hospitalité à l’africaine attribuée au Sénégal. Sur le plan social, culturel mais surtout politique, le pays a toujours été une sorte de refuge pour de nombreux voisins avec qui le Sénégal partage des frontières. « Le Sénégal dispose d’une longue tradition d’hospitalité ». Il cite en exemple le cas de l’ancien président camerounais Ahmadou Ahidjo, d’autres de la Guinée Conakry, du Mali ou de la Gambie.
En effet, deux jours après le coup d’État à Bissau perpétré à la veille de la proclamation des résultats provisoires, la CEDEAO a appelé à un sommet extraordinaire qui a réuni des chefs d’État. Parmi eux, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye. À l’issue de cette réunion, le Sénégal a décidé de l’exfiltration du président déchu.
Amadou Fall pense que le Sénégal bénéficie du respect des tendances politiques de tous bords. Cela relève d’une constance politique.
En outre, l’identité et la parenté culturelle entre ces pays jouent beaucoup. « Nous disposons des mêmes ethnies », estime-t-il.
Par ailleurs, la langue joue aussi un rôle important. La lusophonie est fortement représentée au Sénégal, indique-t-il. « Le président Embalo s’exprime même en français ».
Dès lors, cela ne saurait être une rupture brutale entre les deux pays, ce qui explique un choix alors tout à fait compréhensible selon l’enseignant qui prône pour un retour normal de la situation en Guinée-Bissau.







