Le président rwandais Paul Kagame a accusé jeudi les autorités congolaises de retarder la signature par les deux chefs d’État d’un accord de paix censé mettre fin au conflit sanglant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce texte, entériné fin juin à Washington par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, reste à ce jour sans validation au plus haut niveau.
Un processus bloqué malgré les engagements
« Ce qui retarde la signature n’a rien à voir avec le Rwanda », a affirmé Paul Kagame lors d’une conférence de presse à Kigali. Selon lui, Kinshasa aurait fixé « des conditions différentes » après l’accord conclu à Washington, un phénomène qu’il qualifie de récurrent. La présidence congolaise évoque, de son côté, une possible rencontre début décembre à Washington, peut-être le 4, mais sans confirmation officielle.
Une région sous tension
L’est de la RDC, riche en ressources naturelles, est le théâtre de violences depuis trois décennies. Depuis janvier, les affrontements se sont intensifiés avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le groupe armé M23, accusé d’être soutenu par Kigali. Malgré une déclaration de principe pour un « cessez-le-feu permanent » signée en juillet à Doha, les combats n’ont jamais cessé. L’armée congolaise et le M23 s’accusent mutuellement de violer la trêve.
Des promesses sans effet
Début novembre, les deux pays avaient réaffirmé leur engagement à « redoubler d’efforts » pour appliquer l’accord de Washington, promettant de s’abstenir de toute action ou rhétorique hostile. Pourtant, les tensions diplomatiques persistent : Félix Tshisekedi dénonçait récemment les « intentions belliqueuses et hégémoniques » du Rwanda.
Prochaines étapes incertaines
Une feuille de route a été signée mi-novembre à Doha entre Kinshasa et le M23, mais la signature finale entre Kagame et Tshisekedi reste hypothétique. « Nous devons attendre et continuer d’espérer », a conclu le président rwandais.







