Le tribunal des flagrants délits de Pikine/Guédiawaye a condamné vendredi Maleyni Aïdara, un retraité, à six mois de prison avec sursis pour usurpation de fonction et abus de confiance. Il devra également verser plus de 5,6 millions de francs CFA de dommages et intérêts aux trois parties civiles : Mathieu Ndig Faye, Ousmane Sarr et Awa Thiam.
Selon les faits rapportés à l’audience, les plaignants accusent Aïdara d’avoir servi d’intermédiaire à un certain C. Seck, actuellement en fuite, qui leur aurait promis de faciliter la sortie de leurs conteneurs du Port de Dakar. Aïdara s’est ainsi retrouvé seul dans le box des accusés.
La plus grosse perte financière est portée par Mathieu Ndig Faye, qui affirme avoir effectué 34 versements totalisant 5,1 millions de francs CFA, sans que son conteneur ne soit libéré. Il explique avoir transféré l’argent à Aïdara après que Seck a prétendu que son compte était plafonné. Las des reports répétés, Faye a déposé plainte en avril 2024.
Awa Thiam accuse de son côté le prévenu de s’être présenté comme « lieutenant des douanes ». Elle dit lui avoir remis 100 000 francs CFA pour accélérer son dossier, en vain. Aïdara nie fermement, assurant ne l’avoir rencontré qu’au commissariat et n’avoir jamais prétendu être douanier.
Quant à Ousmane Sarr, il confirme avoir versé 460 000 francs CFA au retraité, somme que ce dernier reconnaît avoir encaissée, tout en soutenant qu’il agissait pour le compte de Seck.
La défense, tout en rejetant l’accusation d’escroquerie, a admis l’abus de confiance, précisant que l’accusé avait déjà été condamné pour des faits similaires et comparaissait après avoir été extrait de prison. Le procureur a requis trois mois fermes pour usurpation d’identité et abus de confiance. Le tribunal a finalement retenu six mois avec sursis, assortis d’importantes sanctions financières.
Cette affaire met en lumière les pratiques frauduleuses qui gravitent autour des procédures de dédouanement au Port de Dakar, souvent exploitées par des intermédiaires peu scrupuleux profitant de la vulnérabilité des usagers.







