Lors d’un atelier organisé par le Réseau Africain IDEAS, l’économiste Ndongo Samba Sylla n’a pas mâché ses mots : pour lui, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et le franc CFA sont des freins structurels au développement. Selon lui, les règles imposées par cette institution maintiennent les pays membres dans la dépendance et la pauvreté, limitant leur autonomie monétaire et leur capacité à investir dans l’avenir.
La monnaie comme instrument de dépendance
Le franc CFA, rattaché historiquement à la France, impose des contraintes strictes sur les politiques économiques. « Tant que nous restons dans le cadre du CFA, il est impossible de concevoir des politiques monétaires adaptées à nos besoins », affirme Ndongo Samba Sylla. La dépendance monétaire contribue ainsi à l’accumulation de la dette et empêche les États de financer efficacement leurs infrastructures et services publics.
La sortie du CFA, une condition pour se développer
Pour l’économiste, la souveraineté monétaire est la clé du développement. La sortie du franc CFA permettrait aux pays ouest-africains de :
• Stimuler la croissance avec des politiques monétaires adaptées,
• Réduire leur dépendance vis-à-vis des institutions financières internationales,
• Financer leurs investissements sans s’endetter massivement.
Un débat central pour l’Afrique de l’Ouest
L’intervention de Ndongo Samba Sylla souligne que le débat sur le franc CFA dépasse la monnaie elle-même. Il touche à la souveraineté économique, à la lutte contre la pauvreté et à la capacité des États à définir leur propre trajectoire de développement. La question de la sortie du CFA reste donc un enjeu stratégique majeur pour l’avenir de la région.







