À l’approche de la présidentielle du 23 novembre 2025, la Guinée-Bissau se prépare à un duel politique majeur entre Fernando Dias de Costa, nouveau visage de l’opposition, et le président sortant Umaro Sissoco Embaló, candidat à un second mandat. Deux profils, deux parcours et deux visions pour un pays en quête de stabilité.
Fernando Dias, l’espoir renouvelé de l’opposition
Âgé de 47 ans, Fernando Dias de Costa bénéficie du soutien de la plus grande frange de l’opposition, notamment du PAIGC, après l’exclusion de son leader Domingo Simões Pereira de la course. Juriste de formation, titulaire d’une licence en droit et d’un diplôme de 3ᵉ cycle en droit pénal à la Faculté de droit de Bissau, il mise sur une image de compétence et de renouveau.
Son parcours politique est solide : ancien ministre de l’Administration territoriale et des Pouvoirs locaux, vice-président de l’Assemblée nationale populaire durant la 11ᵉ législature, et secrétaire général de la jeunesse du PRS. Aujourd’hui président du Parti du Renouveau Social (PRS), il entend incarner une alternance apaisée.
Sa campagne repose sur quatre axes majeurs : unité nationale, stabilité, respect de la Constitution et protection des droits fondamentaux. Dias promet une gouvernance « côte à côte » avec le PAIGC, s’inscrivant dans la continuité du programme défendu par ce parti historique. Il veut ouvrir la voie à la réconciliation, au pardon et à l’apaisement, convaincu que la Guinée-Bissau doit retrouver « la place qui lui revient dans le concert des nations ».
Umaro Sissoco Embaló, l’expérience d’un général devenu président
Face à lui, le président Umaro Sissoco Embaló, 52 ans, mise sur son expérience militaire et politique. Ancien général, spécialiste des questions de défense et de sécurité, il a suivi plusieurs formations militaires à l’étranger. Diplômé d’un master en sciences politiques et d’un doctorat en relations internationales à l’Université Complutense de Madrid, il est également polyglotte : portugais, espagnol, anglais, français, arabe et swahili.
Avant son accession au pouvoir, Embaló a été Premier ministre du 18 novembre 2016 au 16 janvier 2018. Membre du Madem-G15, une dissidence du PAIGC, il a été élu président le 27 février 2020. Son premier mandat a été marqué par des épisodes mouvementés : dissolution de l’Assemblée nationale, deux tentatives de coup d’État et une gouvernance centrée sur la sécurité et la stabilité institutionnelle. Il se présente comme un « démocrate » attaché à l’État de droit, tout en réaffirmant son opposition aux troisièmes mandats, qu’il qualifie de « coups d’État ».
Pour 2025, Embaló vise un second et dernier mandat, convaincu que son expérience reste un atout dans un pays fragile.
Alioune SOW







