Ex-rebelle touareg et ancien diplomate malien, Iyad Ag Ghaly est aujourd’hui l’un des hommes les plus recherchés au Sahel. À 67 ans, il dirige le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), la branche sahélienne d’Al-Qaïda, considéré par l’ONU comme « la menace la plus importante dans la région ».
Sous son commandement, le JNIM a étendu son influence du Mali au Burkina Faso, au Niger, jusqu’au Togo, au Bénin et au Nigeria. Ces dernières semaines, ses combattants ont intensifié la pression sur Bamako en bloquant les grands axes routiers, une stratégie visant à asphyxier la capitale malienne.
Issu de la tribu touareg des Ifoghas, Iyad Ag Ghaly a longtemps été perçu comme un médiateur avant de basculer dans la radicalisation à la fin des années 1990. Après avoir fondé Ansar Dine en 2011, il impose la charia dans le nord du Mali, avant de fédérer plusieurs groupes jihadistes en 2017 pour créer le JNIM. Son objectif reste inchangé : instaurer un califat islamique au Sahel.
Sous sanctions de l’ONU, inscrit sur la liste des « terroristes » des États-Unis et visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, Iyad Ag Ghaly demeure insaisissable. Sa dernière apparition remonte à avril, dans une vidéo de propagande où il apparaît affaibli mais toujours aux commandes.
Pour de nombreux analystes, le JNIM est désormais une organisation structurée qui pourrait survivre à son fondateur. Mais pour l’heure, Iyad Ag Ghaly reste le stratège qui orchestre l’expansion jihadiste au cœur du Sahel.
B.B







