La cherté que traverse actuellement ce pays de l’Afrique de l’Ouest est particulière. Elle a atteint un niveau que les Sierra Leonais endurent par manque de choix. Le 11 août dernier, ils avaient manifesté un peu partout dans le pays, principalement à Freetown, la capitale, pour exiger des autorités une solution rapide.
Mais l’acte avait viré en affrontements avec les forces de l’ordre et amené le vice-président de la Sierra Leone, Juldeh Jalloh, à instaurer un couvre-feu sur l’ensemble du territoire.
Depuis 2021, la valeur de la monnaie nationale, à savoir le leon, est fortement en chute. Conséquence : les prix ont explosé, notamment ceux des denrées de première nécessité. Sur les différents marchés du pays, les femmes dépensent jusqu’à 80 000 leones pour avoir de quoi cuisiner dans les ménages.
À Freetown, l’un des principaux marchés de céréales, de légumes et de tubercules est Bombay. Mais les prix sont extrêmement chers.
« Ici, tout est cher. Je viens tous les jours avec 80 000 leones. Un kilogramme de riz seulement est à 16 000 leones. Le poisson frais va de 70 000 à 150 000 leones. Ça dépend de la taille. Les petits poissons secs, eux, sont vendus en tas. Chaque tas est composé de 2 à trois têtes. Le prix est de 25 000 par tas. Un oignon coûte entre 8 000 et 10 000 leones », a expliqué Fatima Conteh, une femme qui fréquente régulièrement le marché Bombay.
Avec la forte dépréciation du leone, nom de la monnaie nationale, la Sierra Leone est dans une cherté de vie qui empire de plus en plus. Le prix du sac de 50 kilogrammes de riz se négocie jusqu’à 800 000 leones. Quant au bidon d’huile rouge de 20 litres, il coûte 600 000 leones.
Le calvaire économique dans le pays se constate également sur d’autres besoins de base. C’est le cas pour les produits pétroliers. Dans les stations-service, le litre d’essence ou de gasoil se vend à 30 000 leones. D’ailleurs, une nouvelle augmentation du tarif est envisagée par le gouvernement.