La Guinée-Bissau se prépare à un moment décisif avec les élections présidentielle et législatives prévues le 23 novembre 2025. Ce scrutin, crucial pour un pays habitué à l’instabilité politique, pourrait redéfinir durablement l’équilibre des pouvoirs.
Le président sortant, Umaro Sissoco Embalo, brigue un second mandat. Son premier mandat ayant fait l’objet de contestations, notamment sur sa date de fin effective, la décision de la Cour suprême de fixer l’échéance au 4 septembre 2025 et le décret présidentiel fixant les élections au 23 novembre ont cristallisé les tensions entre pouvoir et opposition. Ces divergences sur le calendrier électoral soulignent les fragilités institutionnelles du pays.
L’opposition, conduite par l’ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira, dénonce un encadrement judiciaire et politique défavorable et appelle à une vigilance accrue sur la transparence du scrutin. La consolidation du pouvoir par Embalo est par ailleurs renforcée par la dissolution du Parlement en 2023 et par la coalition « Nô Kumpu Guinée – Unité pour la Guinée », regroupant seize partis.
Le contexte sécuritaire ajoute une dimension sensible à cette élection. L’arrestation récente de hauts officiers pour une tentative de coup d’État rappelle la fragilité de la paix civile et le risque de tensions post-électorales. Parallèlement, les élections sont financées à 90 % par les ressources nationales, un geste de souveraineté qui pourrait néanmoins accentuer le contrôle du processus par le pouvoir en place.
Outre les enjeux internes, la Guinée-Bissau attire des influences étrangères en raison de sa position stratégique et de ses ressources naturelles, un facteur supplémentaire qui pèse sur la crédibilité et la stabilité du scrutin.
Ainsi, le 23 novembre 2025 marque un tournant décisif pour la Guinée-Bissau. Les résultats détermineront si le pays se dirige vers une centralisation accrue du pouvoir ou si l’opposition parvient à renforcer sa légitimité, faisant de cette élection un véritable test de maturité démocratique pour la nation.







