La Douane a mis au jour de graves anomalies dans les opérations d’exportation de la Somiva, exploitante des phosphates de Matam. Selon les conclusions du Bureau des investigations financières et de lutte contre les trafics illicites (BITIS), l’entreprise aurait dissimulé d’importantes quantités et des montants majeurs.
D’après les révélations rapportées par Libération, les enquêteurs ont identifié plus de 584 000 tonnes de phosphates non déclarées entre 2015 et 2021. La valeur de cette marchandise dépasse 23 milliards FCFA, alors qu’elle aurait dû être enregistrée en douane.
Le BITIS souligne également une autre anomalie majeure : durant toute la période étudiée, la Somiva n’a fourni aucun avis de crédit justifiant le rapatriement des recettes issues de ses exportations. Les sommes concernées atteignent près de 98 milliards FCFA, un manque de traçabilité considéré comme particulièrement préoccupant.
Les douaniers notent enfin dans leur rapport un écart de presque 63 milliards FCFA entre la valeur déclarée par la Somiva à l’export et la valeur marchande réelle des mêmes produits. Cet écart soulève de fortes suspicions sur la transparence des opérations commerciales de l’entreprise.
Ces constatations devraient ouvrir la voie à des suites administratives et judiciaires, selon les sources citées.







