Les autorités sud-africaines tentent de percer le mystère entourant l’arrivée, jeudi, d’un avion en provenance de Nairobi transportant 153 Palestiniens fuyant la guerre à Gaza. L’appareil, qui volait sous les couleurs de la compagnie sud-africaine Global Airways, avait un itinéraire et une origine trouble, selon les enquêteurs.
Le vol a donné lieu à une situation de blocage inédite. Les passagers, dont les passeports n’avaient pas été tamponnés à la sortie d’Israël selon les autorités, sont restés coincés plus de douze heures dans l’avion, sur le tarmac de l’aéroport international OR Tambo de Johannesburg, dans des conditions sanitaires décrites comme déplorables.
Il a fallu l’intervention directe du président Cyril Ramaphosa pour débloquer la situation. Vendredi 14 novembre, le chef de l’État, connu pour son soutien à la cause palestinienne, a justifié sa décision : « Ce sont des Gazaouis qui, de façon mystérieuse, ont été mis dans un avion, sont passés par Nairobi et sont arrivés ici. J’estime que nous ne pouvons pas les renvoyer. Même s’ils n’ont pas les bons papiers, ce sont des gens qui viennent d’une zone ravagée par la guerre. Par compassion, par empathie, nous sommes obligés de les recevoir. »
Une enquête ouverte sur les circonstances troubles
Pretoria a lancé une investigation pour comprendre les circonstances de l’arrivée de cet avion « mystérieux » sans préavis aux autorités. C’est la deuxième fois en trois semaines qu’un vol transportant des réfugiés palestiniens atterrit en Afrique du Sud dans des conditions similaires.
L’ambassade de Palestine à Pretoria a pointé du doigt une « organisation non enregistrée et trompeuse » qui aurait facturé les passagers pour organiser ce voyage de manière « irrégulière et irresponsable ». L’ONG Al Madj Europe serait dans le collimateur des enquêteurs.
Une situation humanitaire critique à bord
Des activistes ayant pu monter à bord ont décrit une situation très difficile : chaleur étouffante, absence de nourriture et de changes pour les enfants. Les familles, parties de Gaza sans aucun bagage, montraient des signes d’épuisement total après 24 heures de voyage. Le traitement réservé à ces réfugiés a provoqué indignation et incompréhension dans le pays.
Le président Ramaphosa a promis de « tenir la population informée » de l’évolution du dossier, reaffirmant la position de son pays, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice.
Avec la RFI







