« Il n’y a pas de génocide dans le nord du Nigeria », a affirmé mercredi Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine (UA), lors d’une conférence de presse à New York aux côtés du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Cette déclaration intervient après que Donald Trump a menacé d’une intervention militaire au Nigeria, invoquant des « persécutions » et des « meurtres de chrétiens » par des « terroristes islamistes ».
Un pays divisé et en crise sécuritaire
Le Nigeria, 230 millions d’habitants, est partagé entre un sud majoritairement chrétien et un nord à dominante musulmane. Depuis plus d’une décennie, le pays est confronté à des violences jihadistes, notamment dans le nord-est où sévissent Boko Haram et sa faction dissidente ISWAP. Ces insurrections ont fait plus de 40.000 morts et déplacé 2 millions de personnes, selon l’ONU.
Pas de persécution ciblée, selon l’UA
« Les premières victimes de Boko Haram sont des musulmans, pas des chrétiens », a insisté Mahamoud Ali Youssouf, dénonçant une lecture simpliste de la situation. Les experts confirment que les attaques visent indistinctement des communautés chrétiennes et musulmanes, dans un contexte de conflits multiples liés à la pauvreté, aux rivalités locales et à l’effondrement des services publics.
Un enjeu géopolitique majeur
Pays pétrolier et première économie d’Afrique, le Nigeria reste stratégique pour les puissances occidentales. Les menaces de Donald Trump soulèvent des inquiétudes sur une possible escalade diplomatique, alors que la région est déjà fragilisée par l’expansion des groupes armés.
L’Union africaine appelle à la prudence et à une analyse nuancée de la crise nigériane. Derrière les discours alarmistes, la réalité est celle d’un conflit complexe, où la lutte contre le terrorisme se mêle à des enjeux politiques et économiques.
B.B







