Le Cadre d’action des professionnels des médias (CAP Médias-Niger) a appelé mercredi les autorités nigériennes à libérer tous les journalistes actuellement emprisonnés et à mettre fin aux restrictions pesant sur la liberté d’expression dans le pays.
Dans un communiqué, cette organisation regroupant des journalistes indépendants et issus de médias publics, pourtant favorable au régime militaire en place depuis le coup d’État de 2023, exprime sa « vive préoccupation » face aux « pressions et menaces » qui entravent la capacité des médias à informer les citoyens.
Selon l’ONU, 13 journalistes ont été arrêtés en 2025, accusés de diffamation, d’atteinte à la sécurité nationale ou de complot contre l’État, en vertu d’une loi sur la cybercriminalité adoptée en juin 2024. CAP Médias-Niger affirme qu’au moins huit d’entre eux « continuent à être privés de liberté depuis plusieurs mois », certains sans avoir été présentés devant un juge.
Parmi les cas emblématiques, Hassane Zada, journaliste et figure de la société civile, a été condamné en septembre à 30 mois de prison ferme pour « propos injurieux » contre le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani. Le directeur de publication du Courrier, Ali Soumana, a également été inculpé pour « diffamation » après une plainte du Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine.
Ces arrestations interviennent alors que les médias indépendants font face à une crise financière majeure, avec des arriérés de salaires pouvant atteindre 16 mois, selon CAP Médias-Niger.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a récemment exhorté les autorités nigériennes à « libérer les journalistes toujours détenus » et à respecter les normes internationales en matière de liberté de la presse. Amnesty International dénonce également une hausse des violations des droits civils et politiques depuis le coup d’État.
En 2025, le Niger occupe la 83e place sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières, reculant de trois rangs par rapport à 2024.
B.B







