Pour la troisième fois depuis la révélation de l’accord migratoire liant Washington à Accra en septembre, le Ghana sert de plateforme d’expulsion forcée vers d’autres pays d’Afrique.
La scène se déroule dans le hall d’un hôtel au nord de la capitale : une femme d’une cinquantaine d’années, originaire de Sierra Leone, est traînée par les jambes par des agents ghanéens de l’immigration. Emmenée de force dans un véhicule, elle prend la direction de l’aéroport pour un retour contraint vers son pays d’origine, qu’elle avait fui dans l’espoir d’une vie meilleure aux États-Unis.
Arrivée à Accra le jeudi 6 novembre sans aucun document d’identité, comme dix-huit autres personnes, cette femme avait préalablement passé plusieurs mois dans des centres de détention pour migrants aux États-Unis. La veille de son expulsion, dix Nigérians subissaient le même sort leurs compagnons d’infortune affirment être toujours sans nouvelles.
Cette politique d’expulsions collectives n’est pas passée inaperçue. En septembre, des avocats ghanéens ont saisi la Haute Cour d’Accra d’une plainte pour « détention illégale et risque de refoulement » contre le procureur général, le chef d’état-major des armées et le contrôleur général de l’immigration. Ces hautes personnalités sont accusées d’avoir accepté, début septembre, quatorze Ouest-Africains que les États-Unis refoulaient







