Au cours du premier semestre 2025, le Bénin, le Togo et le Niger ont bénéficié des exportations d’électricité du Nigeria, mais accusent désormais une dette cumulée de 19,97 millions de dollars. Une situation qui met en lumière les pressions financières et opérationnelles pesant sur le système électrique régional ouest-africain.
Selon la Commission nigériane de réglementation de l’électricité (NERC), seuls 14,81 millions de dollars sur les 34,78 millions facturés pour les deux premiers trimestres de l’année ont été effectivement réglés.
Les chiffres publiés par The Guardian montrent que Paras-SBEE (Bénin) n’a effectué aucun paiement sur des factures de 2,42 millions et 2,77 millions de dollars, tandis que Paras-CEET (Togo) n’a versé que 0,63 million de dollars sur une facture de 1,92 million pour le premier trimestre, et rien sur celle de 2,02 millions au second trimestre.
La NERC a dénoncé ce retard récurrent de paiement et a appelé le gouvernement nigérian à intervenir pour garantir la stabilité financière du secteur, soulignant la nécessité d’un suivi réglementaire renforcé.
Sur le plan interne, le Nigeria fait face à l’un des plus grands défis énergétiques d’Afrique : satisfaire les besoins d’une population de plus de 200 millions d’habitants avec un réseau national fragile.
Malgré une capacité installée d’environ 13 gigawatts, le pays ne parvient à fournir qu’environ 4 gigawatts d’électricité effective, en raison de pannes fréquentes, de défaillances structurelles et de problèmes de maintenance.
Entre janvier et juin 2025, les impayés domestiques ont atteint près de 890 millions de dollars, tandis que les onze sociétés de distribution (DisCos) ont recouvré 2,68 milliards de dollars sur les 3,57 milliards facturés.
Ces chiffres confirment la fragilité financière du secteur énergétique nigérian, pris entre dettes régionales, retards de paiement internes et réseaux obsolètes.







