Des images satellite analysées par le laboratoire Humanitarian Research Lab (HRL) de l’université Yale révèlent des preuves accablantes d’atrocités commises dans la ville soudanaise d’El-Fasher, récemment tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR). Le rapport publié ce jeudi évoque des « activités d’élimination des corps » et identifie plusieurs fosses communes dans des lieux civils, dont une mosquée et un ancien hôpital pour enfants.
Depuis la prise d’El-Fasher, le 26 octobre, les témoignages de survivants et les vidéos diffusées par les FSR sur les réseaux sociaux décrivent un climat de terreur : exécutions sommaires, viols, pillages et déplacements forcés. L’ONU parle de « violences généralisées » et de « crimes contre l’humanité ».
Le HRL, qui surveille la région depuis mai 2024, affirme que les images satellite montrent des tranchées, des regroupements d’objets compatibles avec des corps et des signes de nettoyage de scènes de crime. L’ancien hôpital pour enfants, transformé en centre de détention, serait le théâtre d’un massacre en cours.
L’hôpital saoudien : épicentre de l’horreur
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) confirme que plus de 460 civils et soignants ont été tués dans la maternité de l’hôpital saoudien d’El-Fasher fin octobre. Des fosses communes y ont été repérées, et des agents de santé enlevés. L’OMS dénonce une « violation flagrante du droit international humanitaire ».
Grâce à des images satellite haute résolution, les chercheurs de Yale ont identifié au moins 34 groupes d’objets correspondant à des corps dans la ville. Ces données, croisées avec des vidéos et des témoignages, permettent de documenter ce qui pourrait constituer un nettoyage ethnique ciblant les communautés non arabes du Darfour.
Alors que les combats se déplacent vers le Kordofan, région stratégique entre Khartoum et le Darfour, la communauté internationale reste divisée. L’ONU, la CPI et plusieurs ONG appellent à une enquête indépendante et à des poursuites pour crimes de guerre.
B.B





