Le Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNAESURS) a déclenché une grève dans toutes les universités et institutions d’enseignement supérieur de Guinée, ce lundi 3 novembre 2025, paralysant cours et autres activités académiques.
Le syndicat revendique, comme point essentiel, l’application effective du décret D/2024/0027/PRG/CNRD/SSG du 24 janvier 2024, portant sur la fixation des rémunérations des fonctionnaires titulaires de grades dans les IES, CR et CDI, notamment ses articles 4, 5, 6, 8 et 13.
Avant de lancer la grève, le SNAESURS avait adressé un préavis aux ministères sectoriels, leur rappelant la nécessité de répondre à ses préoccupations.
« Nous ne faisons pas cette grève contre quelqu’un. Mais il faut que le président de la République, le chef suprême des armées, voie que ce qu’il nous a accordé est systématiquement ignoré. Il signe un décret dans un moment critique de la nation, et pourtant la fonction publique reste catégorique. Depuis janvier 2024 jusqu’à aujourd’hui, nous nous demandons : qu’avons-nous fait de mal ? Le président nous donne un décret que d’autres n’ont pas pu faire, et pourtant nous n’avons toujours pas les moyens d’exercer dignement notre métier », a déploré Mamadou Adama Sow, enseignant-chercheur à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia et représentant de la section syndicale.
Une injustice dénoncée dans les salaires
« Aujourd’hui, on recrute des étrangers et on les paie 45 millions de francs guinéens par mois (environ 4 500 dollars). Pendant ce temps, des nationaux recrutés entre 2003 et 2013 touchent seulement 3,2 millions (environ 300 dollars), alors que la vie à Conakry est chère. Si une seule prime de janvier 2024 à ce jour est manquante, il n’y aura pas d’ouverture de classes », a ajouté M. Sow, dénonçant le manque de diligence des ministres concernés.
Vers l’ouverture de négociations
Selon plusieurs sources, des négociations devraient s’ouvrir à la Primature ce lundi ou demain mardi. En attendant, les étudiants sont contraints de rester chez eux.
Pour le moment, le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas encore commenté cette situation.
D.S. Kamara, correspondant de LNA à Conakry
 
 
 
 





