Un Livre blanc de 262 pages, remis au président Bassirou Diomaye Faye, relance le débat sur le massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944 au Sénégal. Ce document, élaboré par un comité scientifique national, qualifie l’événement de « prémédité » et « camouflé », tout en affirmant que le bilan officiel de 35 morts est largement sous-estimé.
Selon les chercheurs, le nombre réel de victimes pourrait se situer entre 300 et 400 morts, même si ces chiffres ne peuvent pas encore être confirmés de manière définitive. Les premiers sondages archéologiques, menés depuis mai au cimetière militaire de Thiaroye, « n’ont pas permis de répondre à toutes les questions », souligne le rapport.
Premières exhumations et analyses scientifiques
À ce jour, sept sépultures ont été exhumées, contenant chacune un squelette. Certains présentent des traces de projectiles, indique le document. Des prélèvements ADN seront réalisés pour identifier les victimes et déterminer les causes exactes de leur décès.
Un bioanthropologue sénégalais, ayant déjà participé à des fouilles de cimetières militaires en Europe, a été désigné pour mener ces analyses, précise le comité scientifique.
Vers une poursuite des fouilles
Les sépultures exhumées ont été protégées de la pluie à l’aide de coffres, de bâches et de sable. Les chercheurs recommandent d’approfondir les fouilles afin de vérifier la présence d’autres corps sous les tombes existantes et d’étendre les recherches au-delà du cimetière, dans l’hypothèse où certains soldats auraient été enterrés sans cercueil, en pleine terre.
Le président Diomaye Faye a ordonné la poursuite des travaux de fouille et d’identification.