Censé apporter une bouffée d’oxygène face à des factures élevées, le compteur électrique prépayé de la Société Nationale d’électricité (Senelec) est, depuis quelques semaines, sous le feu des critiques. Ses adeptes dénoncent sa cherté. Un collectif dénommé « Nio Lank », qui regroupe des organisations luttant contre la vie chère, prévoit une marche pacifique ce 17 octobre en guise de dénonciation.
Une baisse des tarifs s’impose, selon un de ses membres qui estime que le Woyofal (soulager en langue nationale) doit répondre à sa vocation première. Ses membres trouvent coûteux le tarif appliqué aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), d’où une demande de réduction sur les différentes tranches.
Une électricité sous contrôle
Son usage, d’apparence simple et facile à ses débuts, avait alors suscité la ruée vers le Woyofal pour de nombreux Sénégalais. Le compteur prépayé offre la possibilité à son utilisateur de contrôler sa consommation en électricité. Aussi, il est différent des anciens compteurs qui exigeaient le déplacement des agents de la Senelec pour relever le niveau de consommation et l’établissement d’une facture au bout de deux mois. Face aux factures salées, surtout en période de chaleur, le Woyofal, compteur intelligent, est alors apparu comme la meilleure alternative à cette problématique pour le Sénégalais qui peine à joindre les deux bouts.
Du soulagement au cauchemar
Pour son usage, il suffit juste d’acheter des codes de rechargement grâce à des paiements mobiles et de les créditer sur le clavier du compteur.
Mais ces derniers jours, beaucoup se sont plaints de la cherté de l’électricité, notamment les utilisateurs du compteur intelligent.
Pour le collectif, cette marche n’exclut en rien les pourparlers entamés avec les autorités en charge de l’électricité. Pour sa part, la tranche sociale actuellement fixée dépasse la réalité des ménages sénégalais. Fixée à 150 kWh, la première tranche doit être rehaussée à au moins deux cent cinquante (250) kWh et la deuxième à trois cent cinquante (350) kWh (kilowatt/heure).
Nio Lank préconise à l’État la nécessité du paiement immédiat de la dette à la Senelec, la renégociation des contrats gaziers et énergétiques, mais aussi une augmentation de la capacité nationale de production pour faire face aux délestages.
Alors que la situation économique du pays n’est pas au mieux de sa forme, le ras-le-bol des Sénégalais devient plus qu’une évidence. En attendant vendredi, les protestations contre la cherté de l’électricité continuent dans les foyers et même sur les réseaux sociaux, devenus des lieux de complaintes.